8 octobre 2010 5 08 /10 /octobre /2010 23:02

 

Souvenez-vous, en mars 2005 sortait Bokusatsu Tenshi Dokuro-chan, un anime connu pour son pitch pour le moins original et décalé qui parodiait allégrement avec un mauvais goût assumé tous les codes de la magical girl. Le succès fut plutôt au rendez-vous, sûrement pas grâce au héros aussi séduisant qu’une serpillère, mais plutôt grâce à Dokuro-chan, l’ange tout mignon tout plein qui passait son temps à écarteler son grand amour à coup de grosses gerbes de sang, pour mieux le ressusciter, sa manière à elle de l’aimer ; dans tous les cas une suite moyennement réussie, voire même assez médiocre, dégoulinante de fan service, l’esprit comique du premier opus en moins, eut le droit de sortir.

 

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Quelques mois après Bokusatsu Tenshi Dokuro-chan et ses litres d’hémoglobine, en août 2005, un autre anime de prime abord semblable émergea dans l’indifférence la plus totale : Majokko Tsukune-chan. Avec une ambition bien plus modeste cette série là se composait de six épisodes d’une dizaines de minutes montés avec un budget vraisemblablement tellement bas qu’à certains moments on se demande s’ils avaient plus de deux euros en poches pour faire le travail (je suis mauvais langue, je sais). Et pourtant, qu’on ne s’y trompe pas, à choisir Majokko Tsukune-chan est un bien meilleur anime.

 

Tsukune-chan est une apprentie-sorcière vivant toute seule dans une petite maison au milieu de la prairie. Tous les jours elle part faire des patrouilles sur son balai magique pour vérifier si des personnes dans le besoin requièrent son aide et passe ses journées à multiplier les bonnes actions en distribuant le bonheur autour d’elle. Enfin ça c’est ce qu’elle pense, mais ses méthodes pour le moins explosives ont tendance à générer plus de catastrophes que de bienfaits !

 

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Majokko Tsukune-chan est donc un anime comique à tendance parodique et à l’humour pour le moins absurde qui fait souvent mouche. Dès les premières minutes du tout premier épisode la caricature est flagrante : une fillette toute mignonne sur son balai magique accompagné d’une adorable peluche s’apprête à aider un Monsieur Lapin affamé qui est tombé du haut d’une falaise. Et ce schéma ultra classique vole en éclats au moment même où notre sorcière en herbes transforme sa mascotte kawaï-trognonne en rosbif pour mieux laisser le bonhomme-lapin en plan (alors qu’il est visiblement prisonnier d’une faille rocheuse et que le bon sens voudrait qu’on le descende de là, avec douceur si possible). Ce qui est d’autant plus ironique que le Lapin est herbivore et répugne fortement à s’approcher de la chose jaunâtre toute suintante qu’on lui propose comme repas… C’est la première et dernière fois que la peluche fera une apparition en tant qu’être vivant (son esprit rôdant régulièrement dans le coin cependant). On apprendra plus tard qu’il s’agissait du familier de la jeune fille mais visiblement elle n’en avait rien à carrer. A partir de cette introduction pour le moins délirante on s’enfonce dans un monde aussi absurde que désopilant où Tsukune utilise sa « douceur » naturelle pour sauver les passants de manière douteuse, et ce sous forme de petites scénettes sans véritable fil conducteur : Une rivale apparaît et désire se mesurer à elle ? Faisons un concours dont le but est de trucider un copain, d’échanger et d’essayer de réparer à peu près convenablement le cadavre encore chaud qu’on a sous les yeux ! Un méchant vilain mais alors vraiment vilain la menace en partant d’un rire diabolique parce qu’il l’empêche d’utiliser la magie ? Oui mais les enclumes ça marche très bien aussi ! Tsukune apprend à faire de la magie à la petite Kanako et un homme passe devant eux en courant, poursuivi par un dinosaure ? Kanako fait apparaître une fleur sur son chapeau bien sûr, et le dinosaure en profite pour le bouffer tout cru ! Avec Tsukune, la violence est toujours la meilleure solution, ou en tout cas la solution la plus employée.

 

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Et un steak de mascotte kawaii-choupi pour la table trois !

 

Ce qui caractérise le plus les personnages hauts en couleurs de ce drôle d’univers c’est surtout leur manque flagrant de bon sens, Tsukune la première. Car il est bien connu que confondre une torpille avec une truite est chose courante, que transformer ses copains en spaghettis géants pour les fourrer dans le combiné téléphonique est la meilleure solution contre une prise d’otages, qu’il est de bon aloi de demander un autographe au Père Noël alors qu’il est manifestement en train de brûler, et que signer le crâne d’un oiseau mort ensanglanté est un merveilleux cadeau de remerciements…

 

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Pipiru pipirupi, pipiru pipirupi

 

Accompagnent donc Tsukune dans son quotidien mouvementé, et pour cause tous les malheureux du secteur font systématiquement appel à elle, une pléthore de personnages plus ou moins récurrents et tous un peu frappés de la cafetière : le maire qui passe son temps à glander dans la maison de Tsukune pour une raison pour le moins mystérieuse, sa nièce la charmante Kanako, la sœur de Tsukune, Kokoro-chan et ses éternuements « mortels » capables de raser toute construction à 50m à la ronde et plus particulièrement tout être choupi-trognon (sinon ça ne serait pas drôle), Charlotte, la « rivale », stéréotype sur pattes qui ne se sépare jamais de son majordome, et celui pour qui elle soupire secrètement, Hattori-sempai aux origines métissées pour le moins originales (son grand-père maternel était une carotte et son grand-père paternel un cyborg, ça vous annonce la couleur), entre autres. On ne mentionnera même pas les divers personnages de légendes (roi, monstres), les sources potentielles de parodie (idol, producteurs d’animes opportunistes) ou encore les guest abracadabrantesques qui apparaissent tout d’un coup, sans raison, et viennent mettre leur grain de sel dans l’histoire.

 

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Niveau parodique, Majokko Tsukune-chan est d’un niveau bien supérieur à Bokusatsu Tenshi Dokuro-chan en ce que la présence de fanservice est quasi-nulle (presque, on a une héroïne doublée par Momoi Haruho et des graphismes chibi, hein) et que de francs moments de n’importe quoi côtoient génie et folie : c’est bien simple la série parodie un peu tout (magical girl, mecha, contes, mécanismes de société, animes dans leur globalité) et dégomme tout ce qui bouge dans la joie et la bonne humeur. Tsukune trouve une lampe magique, son réflexe est de noyer involontairement le génie à l’intérieur en la remplissant d’huile pour éclairer sa table, celui du maire est de le ressusciter avec l’aide d’un autre génie pour le transformer en fille-génie sexy. Dans l’épisode qui voit se battre le Père Noël et son double maléfique, le premier se transforme tout naturellement en mecha pour devenir SANTA MECHA et fusionner avec ses rênes pour obtenir ZE mecha ultime. Hilarity ensues…

 

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Les enfants, croyez en moi qui crois en vous. Mecha Santa est dans la place !

 

Je n’ai pas encore parlé des génériques, c’est fort dommage, ils sont plutôt bons. Autant je suis d’habitude plutôt dubitative sur la voix suraigüe de Momoi Haruko, autant là je suis relativement charmée. Si l’ending est une ballade sympathique, sans grande originalité, mais agréable à l’écoute, l’opening représente d’avantage le côté fou-fou de la série en nous sortant des passages instrumentaux très étranges à base de violons et de guitare et un rythme difficile à sortir de sa tête une fois qu’il est entré.

 


Dans l’ensemble on regrettera juste que le tout dernier épisode, probablement par manque de budget, finisse par ne plus ressembler à rien pendant quelques minutes durant lesquelles on croirait presque assister à Sayonara Zetsubou Sensei tant c’est expérimental et incompréhensible. Shaft n’a plus qu’à se rhabiller…Mais malgré des défauts évidents d’animation et des graphismes plus que réduits à leur propre expression (et une tonne de chibi pour faire passer la pilule), une bande-son qui passe inaperçue et ce fameux fragment de l’épisode 6, les gags sont suffisamment bons pour faire oublier cet aspect technique et les personnages de Tsukune est tout simplement croustillant à souhait.

 

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Mon verdict est bien simple : des animes comme ça on en redemande, quitte à lâcher du leste quand à des considérations esthétiques (je rappelle que la série est sortie quelques mois seulement après Bokusatsu Tenshi Dokuro-chan, en 2005, je pense que la différence est suffisamment flagrante pour que je me passe de vous faire un dessin). Et puis mince alors, il y a un MECHA SANTA, qu’est-ce qu’il vous faut de plus XD ?

 

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*Aucune mascotte kawaï-choupi-kya-trognonne n’a été maltraitée lors de la rédaction de cet article…par contre on les a toutes grillées au barbecue =D*

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commentaires

D
J'adore toutes les musiques de cet Anime !!!!
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K
Wow merci pour cette découverte, moi qui cherchait quelque chose de délirant à me mettre sous la dent! Dokuro-Chan est effectivement bien drôle, mais plombé par un fanservice pour le moins à<br /> l'ouest.<br /> <br /> Raaah comme je ne regrette pas d’être tombé sur ce merveilleux blog! O u O
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H
<br /> <br /> Le fanservice de<br /> Dokuro-chan est tellement douteux aussi (ce fantasme de la loli à gros seins exhibitionniste). C’est là qu’on voit bien que le budget ne fait pas forcément tout ^^.<br /> <br /> <br /> Que de flatteries, je<br /> me sens toute petite =
G
<br /> J'ai aussi acheté le DVD de Dokuro-chan du défunt Anima ( paix à son âme ). Un humour bien décalé comme je les aime, mais c'est clair que le charme de la saison 1 n'agit plus autant dans la 2, mais<br /> j'ai quand même gardé le souvenir de la scène culte avec la créature aux tentacules qui cherche à violer notre pauvre Sakura.<br /> <br /> J'ai vu que à l'origine, Dokuro-chan était un light novel en 10 tomes, j'ai vraiment hâte de voir ça, mêmes si les chances de traduction sont proches du néant.<br /> <br /> Je m'en vais de ce pas regarder Majokko Tsukune-chan, rien que le mecha santa donne envie.<br /> <br /> <br />
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H
<br /> <br /> « j'ai quand même gardé le souvenir de la scène culte avec la créature aux tentacules qui cherche à violer notre pauvre Sakura » = C’est drôle, je ne me souviens plus du tout de cette<br /> scène, elle n’a pas dû me marquer ^^’.<br /> <br /> <br /> <br /> « Je m'en vais de ce pas regarder Majokko Tsukune-chan, rien que le mecha santa donne envie » = Ah ! Enfin quelqu’un qui reconnaît la suprématie de Mecha Santa :p !<br /> <br /> <br /> <br />
K
<br /> Ca peut se négocier x)<br /> <br /> <br />
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R
<br /> > sincèrement qui ici connaît Majokko Tsukune-chan ? Personne XD !<br /> <br /> bah moi. Momoi Halko y participe, donc forcemment.<br /> <br /> sinon si tu aimes ce genre d'anime, mate mahoujin guru guru & akazukin chacha<br /> <br /> <br />
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H
<br /> <br /> Bon, on va dire que tu es l’exception qui confirme la règle alors…à moins qu’une horde de fans débarquent en me disant qu’en fait si Tsukune-chan est super connue XD.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> « Momoi Halko y participe, donc forcément » = Ah, tu es fan de Momoi Haruko ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> « Mahoujin guru guru & Akazukin chacha » = 45 + 74 épisodes (sans compter les diverses suites). Gulp. Euh…si un jour j’ai le temps pourquoi pas, mais dans l’immédiat ça fait un peu<br /> beaucoup pour moi X).<br /> <br /> <br /> <br />

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