Aida Yurume est une jeune campagnarde de 18 ans qui débarque à Tokyo dans l’espoir d’être admise dans une grande université locale. Elle s’installe alors dans une des résidences les moins chères de la région, Maison de Wish, qui a pour particularité d’héberger tous les étudiants pauvres comme elle, et pour cause : elle tombe en ruines. Mais ça ne dérange pas plus que ça les locataires, trop heureux d’avoir un toit. Yurume va donc découvrir la vie citadine avec trois autres ronins avec lesquels elle sympathise rapidement.
Adaptation du 4koma éponyme de saxyun, ce petit OAV de 37 minutes seulement nous présente la vie quotidienne de ces quatre personnages attendrissants et hauts en couleurs qui passent plus de temps à glander qu’à travailler activement à leur entrée à l’université.
Yurume (cv : Momoi Haruko)
C’est la plus jeune des pensionnaires mais étrangement l’une des plus raisonnables avec Matsukichi. Elle a du mal à se concentrer devant un livre mais est pleine de bonne volonté, même si elle finit invariablement par se laisser entrainer par ses camarades. Comme elle vient de la cambrousse, son passé est régulièrement évoqué de manière assez mystérieuse sur le mode du running gag : en bon stéréotype de la campagnarde elle vient d’un endroit où les chevaux sont le moyen de transport principal et où quand vient l’hiver on ne peut sortir de sa maison que via le deuxième étage, c’est vous dire. On imagine même pas à quoi ressemble sa famille quand on voit que le cadeau laissé par sa mère au cas où elle aurait un souci est un énorme couteau de cuisine !
Sae (cv : Kuwatani Natsuko)
C’est la « voisine » de Yurume, enfin voisine est un bien grand mot puisque qu’un énorme trou dans le mur à l’emplacement où aurait dû se trouver la penderie constitue le couloir entre leurs deux chambres… Plus âgée et plus expérimentée qu’elle, Sae se révèle très excentrique et toujours présente quand il s’agit de faire les fous ; c’est aussi une flemmarde dans l’âme. Elle donne souvent la réplique à Kumi avec qui elle s’entend très bien. Un des gags les plus énormes la concernant montre Sae et Yurume discuter en se disant « Ah, j’aimerai bien recevoir quelque chose via la poste » « Et si c’était encombrant ? ». Et immédiatement son imagination fertile fait la suite.Non, vous ne voulez pas savoir !
Kumi (cv : Matsuki Miyu)
Autre résidente de la pension et grande amie de Sae avec qui elle s’adonne régulièrement à des délires difficilement compréhensibles pour le commun des mortels (souvent à base de « Je t’assomme avec le premier objet à ma portée, je rigole, tu fais pareil, tu rigoles, et on continue de plus en plus fort en riant comme des baleines »). Kumi a la particularité d’avoir les yeux pratiquement toujours fermés et d’agir comme si elle était sous acides en permanence (l’Empire des pigeons !). C’est souvent elle qui a les idées les plus farfelues ou le comportement le plus stupide. Sa doubleuse traduit d’ailleurs à merveilles son apathie avec une voix trainante et molle qui laisse à croire que le personnage n’est jamais tout à fait réveillé.
Matsukichi (cv : Hino Satoshi)
Un peu plus en retrait, c’est le seul mâle de la bande et fait incroyable, au contraire de tout bon anime qui se respecte, il n'est pas pervers. C’est de loin le personnage le plus « normal » du lot en comparaison avec Sae, Kumi et dans une moindre mesure Yurume (quoique dans le passage du robinet sérieusement elle était aussi tordue que Kumi…). Matsukichi est aussi flemmard et bon vivant que les autres locataires, mais se révèle un véritable enfant quand on lui propose de jouer au chat parce qu’il n’en a jamais eu l’occasion quand il était petit…ce qui lui vaut quelques ennuis puisqu’il se fait systématiquement arrêté pour comportement suspect si tôt qu’il fait semblant de courir après les trois jeunes filles XD.
Comme ne l’indique pas le synopsis, on ne verra jamais nos héros à l’école ou travailler, pour la bonne raison qu’ils n’y parviendront jamais ! A chaque fois quelque chose leur en empêche, il fait soit trop chaud soit trop froid ou alors ils s’endorment pour une raison X ou Y. Ce sont de fieffés flemmards, sans le sou, qui passent donc leur année entre eux. De temps en temps une petite beuverie vient s’insérer dans leur vie procrastinatrice mais rien de plus. Et c’est très ironiquement que Yurume fait, à la fin de l’hiver, le bilan de son année : elle reste muette sur le sujet des études, laissant comprendre que « no comment », avoue avoir passé un bon moment avec les locataires à faire…à faire euh…elle ne sait déjà plus. L’histoire se conclue donc sur les interrogations de Yurume qui ne sait même plus ce qu’elle a pu faire de son année à force de ne rien faire !
Le petit générique d’ouverture, chanté par Haruko Momoi, est à cet égard très clair : on y voit les protagonistes chanter ensemble comme à une autre soirée de beuverie, chanter qu’ils se la coulent douce et qu’ils ont la flemme de se lever le matin. On pourrait même voir un jeu de mot dans le titre. Si « yuruku ikou yo » veut dire « on glande comme des porcs », alors yurumates signifie peut-être « camarades de glandes » XD. Une ode à la procrastination, vous dis-je !
Yurumates se présente donc comme une série tranche de vie au budget resserré mais au rendu simpliste agréable, preuve qu’avec peu de moyens on peut quand même faire quelque chose de sympa. Il n’y a pas de véritable fil conducteur, juste une suite de gags et de séquences qui se concentrent sur la « dure » vie de nos quatre locataires glandeurs au rythme des saisons (du printemps à l’hiver). Les doubleurs font un très bon job pour rendre attachants ces drôles de personnages systématiquement représentés en mode chibi et on passe un bon moment à suivre leurs péripéties loufoques.