J’avais dis que Boogiepop Phantom était un sujet d’article difficile ? Je retire ces paroles frivoles, j’ai trouvé un obstacle encore plus ardu à gravir ! Mais que voulez-vous, je crois que j’aime bien les petits défis personnels au fond…
Le sujet du jour est Reign The Conqueror ou Alexander Senki qui, comme son nom l’indique, est une série retraçant la vie d’Alexandre le Grand telle qu’elle est dépeinte dans le roman d’un certain Hiroshi Aramata. Mais ne vous attendez pas à un cours d’Histoire Antique, loin de là, car Reign The Conqueror est en réalité…une œuvre de science-fiction très particulière.
Alexandre, fils de Philippe II, roi de Macédoine, va bientôt être en âge de succéder à son père et de prendre en charge des commandements importants. Aussi ce dernier le fait-il chercher partout pour le pousser à assister aux réunions de guerre et l’inciter à assumer davantage de responsabilités. Mais Alexandre est introuvable, têtu et obstiné. Pour lui, il n’y a que la vitesse qui compte et il est persuadé de n’avoir besoin d’aucun conseil pour gagner ses premières batailles. Son inconscience et son indépendance inquiètent beaucoup le roi. En effet, avant même que celui-ci ne vienne au monde, sa mère la reine Olympia prophétisa qu’il détruirait le monde un jour. La prophétie aura-t-elle raison ?
Science-fiction ça commence par un s…comme string
La première remarque à laquelle on ne peut échapper en jetant un coup d’œil à Reign The Conqueror est bien entendu la question des graphismes. Même pour une série datant de 1999, on ne peut franchement pas dire que cela ressemble à quelque chose. Les designs de Peter Chung font bien plus penser à de la bande dessinée occidentale qu’à du manga, les personnages héritent de traits anguleux, de visages féminins (alors que les héros sont tous des hommes, un comble), autant de détails qui sont très désagréables à mes yeux. Je suppose qu’il y aura toujours des amateurs mais pour moi c’est juste…terriblement moche.
Hunhun, on ne t'a pas vu venir toi alors ! Offrir une call-girl au roi c'est pas très fair-play ça.
Les graphismes sont un sérieux frein à l’appréciation d’une histoire déjà pas toujours facile à suivre. Car oui, cette drôle d’adaptation suit globalement la vie qui a été celle d’Alexandre le Grand mais de loin. Les machinations politiques et les bassesses du pouvoir sont concentrées au début de la série dans un petit arc concernant le roi Philippe II et une fois ce cap passé, tout cet aspect est complètement effacé au profit d’éléments fantastiques parfois déboussolant. Les Macédoniens possèdent donc, par exemple, un robot géant de combat (WTF), se battent en fonçant dans le tas (la stratégie c’est pour les nuls) contre des sortes de soldats-ninjas-scarabées, des éléphants cracheurs de feu ou des hélices géantes. Le prince lui-même se bat en montant un cheval surnaturel mangeur d’hommes. Souvent il ne gagne ses batailles qu’en se changeant soudainement en super-saiyan et en défonçant 500 000 adversaires d’un coup d’une décharge électrique digne de Pikachu (non, je n’invente pas ce chiffre).
Pff la stratégie c'est pour les taffioles. Tremblez devant ma puissance, j'ai un cache-sexe bitches !
Tout ceci est d’autant plus perturbant qu’AUCUN PUTAIN DE PERSONNAGE NE PORTE DE PANTALON. Car oui, chez les Macédoniens steampunk du futur, on a des masques, des vêtements en haut, mais en bas c’est string obligatoire ou cache-sexe, au choix. Genre le roi a une armure en or balèze sur toute la première moitié de son corps, après c’est slip assorti (doré donc). Quand tu le vois en gros plan, ça fait classe mais déjà que la « caméra » s’éloigne un peu, arg, au secours quoi. Je vous vois venir, bande de pervers, vous pensez que c’est pratique pour se rincer l’œil ? Sauf qu’avec un design pareil et le fait que 99% des protagonistes sont des hommes, il va falloir se lever de bonne heure pour faire plaisir à ses yeux. Sans compter qu’il est très délicat de s’y habituer : on a beau regarder les épisodes à la suite, c’est juste impossible de ne pas tilter au moins une fois sur ces merveilleux cache-sexes. Ce qui fait que même s’il se passe quelque chose d’important à l’écran le spectateur sera le plus souvent déconcentré par cette affusion de slips.
Oh mon Dieu, mais...il y a des filles dans cette série !
Les philosophes sont tous des ninjas
Mais voilà, ce n’est pas fini. Reign The Conqueror aime à balancer des réflexions métaphysiques obscures, généralement à propos des mathématiques, comme pour nous perdre encore davantage. La plupart des actions qui se déroulent sous nos yeux sont inexpliquées et incompréhensibles, alors à force on n’essaye même plus de poser des questions, on acquiesce gentiment, même si quelques fois les scénaristes abusent légèrement (le coup du bonhomme qui est pris d’une hallucination et se retrouve, sans aucune explication, 50 ans dans le futur, je cherche toujours comment il a fait son compte…). Des fois la série est quand même intéressante à suivre, il y a des tas de combats, une intrigue qui nous donne envie de voir si oui ou non Alexandre va détruire le monde, mais il faut accepter d’être noyé régulièrement.
Olala, il me saoûle celui-là. Bon, pour la peine je vais faire un voyage dans le futur, ça me divertira tiens...
Les personnages en eux-mêmes ne sont pas particulièrement transcendants. Il y a bien le héros éponyme, qui porte en lui tout le mystère et le charisme nécessaire (avec le coup des slips, ça se discute…) et dont on ne sait jamais vraiment ce qu’il pense, sinon ils sont tous assez interchangeables, ce sont tous des officiers qui se battent super bien (sauf Ptolémée qui est un lâche de la pire espèce et qu’on doit sauver tout le temps). Dans le lot il y a Héphaestion, le barde/ninja/gigolo/garde du corps du roi (il est multitâches, c’est dingue), Cleitus qui a les tétons à l’air, Philotas et Cassandra, la seule fille qui se bat (doublé par Atsuko Tanaka, Motoko dans GITS). Sinon on peut aussi compter le clan des philosophes (car dans Reign The Conqueror les philosophes sont badass) avec le fantôme de Platon qui aime à traîner dans le coin, cette pute d’Aristote et ses plans foireux, Diogène le Cynique (si, si, souvenez-vous, le mec qui vit dans un tonneau et qui pisse sur les boutiques des commerçants qui l’emmerdent) et les disciples de tout un tas de sectes, dont celle de Pythagore, qui sont tous des monstres-ninjas. Oui, c’est ça la philosophie, la vraie : c’est l’art ancestral du shuriken à coup de cubes géométriques. Comprenne qui pourra.
Les héros
It’s a nice sssssssssssssssssssssssssnake you have here
Là le lecteur attentif se dit que le titre de l’article était « Des slips et des serpents » et qu’il n’a encore vu que les premiers. Et bien justement, j’en viens à la partie la plus traumatisante de cette histoire… Reign of The Conqueror n’a peur de rien en ce qui concerne la censure et il n’est pas inhabituel de voir des tétons féminins ou masculins traîner ça et là, et comme il n’a pas peur, il se permet de luxe d’aller encore plus loin en dépeignant, quasiment à chaque épisode, une petit scène de sexe entre cette psycho bitch d’Olympia (qui est la plus grande tarée que j’ai jamais vu dans un anime) et deux gros pythons. Les gens qui, comme moi, ont la phobie des serpents ou ne supportent pas ce gentil animal, doivent donc être prévenus s’ils veulent éviter une nausée aussi soudaine que violente. Mettez-vous à ma place : vous êtes confortablement installé devant votre écran, un paquet de chips à la main, vous vous sentez bien et là, inspiré par le démon vous démarrez un épisode de Reign The Conqueror. Moins de 2min plus tard vous lâchez déjà votre paquet de chips à la vue d’un baiser tout sauf platonique entre Olympia et son animal de compagnie. 10min plus tard vous portez les mains à votre bouche quand surgit la fameuse scène d’orgie générale à base de serpents ; quelques épisodes plus tard celle du sacrifice lors d’une cérémonie occulte vous arrachera probablement des larmes quand cette chère tarée lancera des rayons laser à partir de son vagin…Not Safe For Mind donc.
Aaaaaaaaaaaaaaah, ne me touche pas toi !
En conclusion, j’avoue que je n’ai pas grand-chose à dire. Alexander Senki est tellement insaisissable qu’on ne peut ni le considérer comme une bonne série ni comme une daube immonde. C’est juste impossible à décrire, il faut le vivre pour le comprendre. Ce qui est dommage c’est qu’au final, après visionnage des 13 épisodes que comporte l’anime, on ne retiendra que deux choses : tout le monde est tout le temps en string/slip et WOW PUTAIN NON, MES YEUX, PAS LES SERPENTS ! Si vous êtes en manque de sensations fortes pour égayer votre morne existence je vous conseille d’au moins jeter un coup d’œil au premier épisode, ça devrait faire son petit effet…
P.S : Ce qui est assez ironique dans cette histoire c’est que je suis tombée sur Reign The Conqueror en cherchant sur My Anime List le « worst anime ever » dont parlait Exelen il y a des années de ça.