Aujourd’hui je vais délaisser un peu la japanimation (même si elle n’est jamais très loin) pour parler un peu de l’émergence d’une nouvelle tendance à partir de Pirates et surtout Pirates II : Stagnetti’s Revenge.
Des arguments de vente gonflés à bloc !
Ce que ces films ont de particulier c’est qu’ils ont derrière eux le plus gros budget jamais attribué à une production adulte (rien que ça) mais qu’ils ont aussi été distribué partout en version grand public (enfin grand public, -12 ans plutôt je suppose) ! Vous pouvez donc regarder avec une partie de votre famille un film pornographique sans pornographie (c'est soft, par contre quand les acteurs s'embrassent on voit qu'ils ne font pas semblant hein), ce que je trouve assez révolutionnaire quand même. Et pour ceux qui auraient apprécié, il y a bien évidemment un DVD avec les scènes de fesses incluses, ainsi que de nombreux bonus (il semblerait qu’il y en ait énormément même donc le consommateur en a clairement pour son argent). J’en vois déjà rire grassement dans le fond : « Ouais mais ça doit être un navet complet ton truc ! ». Eh bien, pas du tout.
J’ai testé le second volet (en version tout public bien sûr, bande de pervers !) et le constat est à la fois encourageant et pessimiste : Pirates II : Stagnetti’s Revenge met clairement la pâtée à la plupart des comédies qui sortent au cinéma en France actuellement. Voilà c’est dit. Un film pornographique est plus drôle et mieux réalisé que Bienvenue chez les Ch’tis, Les Bronzés 3 ou encore Coco. Les effets spéciaux ne sont pas mal gérés du tout, la musique pas désagréable pour les oreilles non plus, il y a un gros travail derrière et on pourrait facilement croire à un blockbuster ordinaire. Déjà pour ça respect.
L’histoire de Pirates II est assez anecdotique dans le fond. La série est censée être une parodie de Pirates des Caraïbes mais s’écarte ici pas mal de l’ombre de son modèle pour prendre son propre chemin, ce qui est appréciable, d’autant plus que le scénario ne se prend pas du tout au sérieux.
Le capitaine Edward Reynolds est un chasseur de pirates réputé pour avoir terrassé le terrible Victor Stagnetti…par erreur. En effet l’homme est incroyablement lâche et s’il sait tenir une épée, il a souvent tendance à aller se planquer dans un coin le temps que ses subordonnés s’occupent du sale boulot pour mieux réapparaître et déclarer qu'il avait tout prévu. Son narcissisme sans fin est relativement bien supporté par l’équipage qui n’a pas très envie de le contrarier mais personne ne croit à son héroïsme. Sauf peut-être Jules, blonde à forte poitrine, sa meilleure amie et sous-capitaine, qui lui répète régulièrement que oui, c’est bien lui le meilleur.
Suite aux évènements de Pirates premier du nom (assez vite évoqués), le duo se rend chez le gouverneur de Jamaïque pour demander la grâce concernant une de leur camarade condamnée à mort (et s’étant échappé du navire entre-temps, pas folle la guêpe). Reluctant, il accepte d’y réfléchir si Edward Reynolds accomplit un « petit » service pour lui : retrouver un trésor dérobé par l’impératrice pirate chinoise Xiefeng. Et c’est accompagné d’Olivia, seule guerrière compétente à bord et cousine de la condamnée, qu’ils décident d’accepter la mission.
Olivia, celle qui passe son temps à sauver les fesses des autres...appréciez le rouge à lèvres doré très tendance
Vous l’aurez compris, l’histoire est d’un classicisme absolu et frappe du côté des clichés du genre sans broncher. Là où Pirates II se démarque c’est par son humour. Les producteurs ont bien compris que les acteurs de films X (ici toutes de grosses stars du milieu) ne sont absolument pas crédibles dans des rôles sérieux et que les spectateurs leur tomberaient de toute façon dessus en critiquant la pauvreté de leur jeu. Du coup il était essentiel de faire preuve d’autodérision. Et là on peut dire qu’ils y sont allés fort !
Salut moi c'est Maria, je sers à rien mais je suis potentiellement badass
Le personnage d’Edward Reynolds est juste monstrueux, pour ne pas dire jouissif (je vous vois venir, attention :p). Toujours en total décalage avec la situation il passe son temps à faire des remarques hilarantes. J’ai en mémoire une scène où on le voit dans la soute d’un bateau avec Jules (la seule avec qui il ne couche pas dans le film, ce qui est assez intéressant pour être souligné et donnerait presque l’impression que des valeurs sur l’amitié sont transmises) et où il se mets tout à coup à déclarer « Je suis une grenouille », là comme ça, sorti de nulle part, avant de faire une crise de panique et puis, une fois calmé, de se pencher vers la bouche de Jules de manière sensuelle pour lui déclamer : « Jules » « Oui ? » « Je dois aller pisser ». L’acteur qui interprète ce rôle, Evan Stone, est assez démentiel dans son jeu de mimiques et sa capacité à se montrer « over the top » en toutes occasions (il parait que même dans les scènes de sexe il dit des trucs marrants, vous m’excuserez de ne pas avoir pu vérifier :p). Je vous mets un extrait ci-dessous (totalement safe for work) pour que vous puissiez vous faire une idée de la chose.
C’est un peu LE grand ressort comique du film. Et à juste titre. J’aime beaucoup quand, tout au début, il fait office de narrateur et te raconte le plus sérieusement du monde que l’équipage est très enthousiaste à l’idée de s’entrainer avec Jules (ils sont en fait très occupés à mater son décolleté) ou se fait « soigner » par la petite chinoise qui grâce à ses techniques bouddhistes parvient à relâcher les tensions des hommes un peu trop stressés (on ne précisera pas comment). Mais il n’est pas le seul, on compte au rang des protagonistes loufoques Oxford, le « majordome » à la voix pompeuse et aux manières raffinées ou l’arménien fortuné et sa passion dévorante pour l’or. Sans compter que Steven St. Croix, qui joue le rôle de Marco, visiblement présent dans le premier Pirates et qui se retrouve obligé de se marier avec sa partenaire d’un soir (j’ai envie de dire lol), a des expressions faciales purement fantastiques. Le contrecoup c’est que les autres personnages paraissent un peu trop sérieux en comparaison, mais en y réfléchissant bien ils ne sont pas plus ridicules que certains acteurs professionnels.
En conclusion, Pirates II : Stagnetti’s Revenge est un divertissement à prendre vraiment au second degré, comme une bonne tranche de déconade à voir avec des amis (et amies) et avec du pop-corn. Ce que devrait être la plupart des virées au cinéma en fait…
Ce qui est particulièrement intéressant avec cet exemple c’est qu’il nous montre que, tandis que les films grand public se « sexualisent » de plus en plus (vas-y que je te rajoute une scène de douche, vas-y que je te fous un plan sein, etc, etc), les productions adultes prennent ici le chemin inverse en essayant de camoufler leur contenu pornographique pour attirer davantage le consommateur. Et, comme je l’ai dis dans un certain article, vu que les animes ont aussi tendance à s’ecchi-ser de plus en plus, il serait une bonne idée que de voir un hentai marcher dans les traces de la série des Pirates et nous proposer une expérience similaire. Il y a peu de chance que cela se produise mais, après tout, pourquoi pas ?
Les plus perspicaces d'entre vous auront sûrement remarqué un léger changement dans la colonne de droite puisqu'elle contient à présent un mini-calendrier des OSTs dont j'attends la sortie. Je l'ai surtout mis là pour me servir de pense-bête et ne rien louper en fait. Mais ça peut peut-être aussi servir aux mélomanes de service, qui sait. En tout cas je le modifirai souvent je pense. Rien que pour février et mars il y a une foule de CDs alors que pour décembre je n'attendais que deux OSTs et qu'il n'y avait rien en novembre ou presque. Enfin, on ne va pas s'en plaindre, hein...