Si, si, je suis encore vivante, c’est juste qu’une fois encore j’ai sur-estimé ma santé et mes capacités physiques et émotionnelles. A vrai dire j’avais trente-six milles idées d’articles sur le feu (un peu comme d’habitude) jusqu’à ce que je me retrouve fauchée en plein élan par un monstre nommé…vacances. Je vous jure qu’il est arrivé là sans prévenir ! Bref, la prépa était à peine finie que je me suis magiquement changée en larve apathique et toute envie d’écrire a disparue comme neige au four. Et comme mon dernier article a réussi le tour de force de garder la baraque pendant une bonne semaine, j’ai un peu abusé. Je ne suis toujours pas sur pied mais tant pis, de toutes façons je m’absente quelques jours la semaine prochaine et les articles ça ne s’écrit pas tout seul (révélation).
Je suis libre ! Je suis enfin libre !
Bref, je ne suis franchement pas motivée pour me faire la suite du dossier Kara no Kyoukai suite à des problèmes d’ordinateur (comme je mets 1h à regarder une vidéo de 30minutes, je vous laisse deviner combien de temps regarder trois films dont deux dépassant les deux heures vont me prendre), j’ai du Kiss X Sis dans le frigo (le début me pose un peu problème mais une fois que ce sera lancé, je vous garantis que ça va être WTF) et peut être bien une critique de Paprika bientôt. En attendant, fin de la prépa oblige, il est temps pour un bilan définitif, histoire de tourner la page et de respirer un grand coup. Les prochains paragraphes seront donc basés sur du 3615 My Life bien juteux, je vous préviens. Et pour les amateurs de pop-corn, ne vous en faites pas, y aura du drama aussi. Car la prépa c’est comme Battle Royal : beaucoup moins fun si les gens ne s’entretuent pas toutes les cinq minutes =D.
Non mais quand je disais WTF, je parlais pas nécessairement de seins et...oh et puis merde !
Warning : Je risque de languedeputer sévère, Bisounours au cœur tendre s’abstenir.
Je ne raconterai la prépa littéraire que sous mon point de vue, qui est malheureusement celui d quelqu’un qui s’est trouvé là où il ne devait pas être. Je n’ai jamais voulu venir ici. Mais je n’avais aucune idée de mon avenir. Comme des milliers de jeunes en France, je comptais errer à la Fac pour me donner le temps, le temps de réfléchir, le temps de trouver, de désigner du doigt une sortie à ce beau foutoir qui s’annonce être le futur. Heureusement Papa et Maman étaient là pour me tirer par la peau du dos et me catapulter en classe préparatoire littéraire pour suivre un enseignement solide et acquérir de saines habitudes de travail. Enfin c’était ce qui était prévu, mais ce ne serait pas drôle si tout se passait comme prévu, hein ?
Fond sonore conseillé pour saisir un peu l'état d'esprit de ce pavé indigeste
Bref résumé de l’épisode précédent : l’hypokhâgne
Je fais plaisir à Papa et Maman, c’est entendu, mais je me réserve le droit de partir quand je veux en me persuadant que je ne tiendrais pas plus de quelques jours. Je m’ennuie ferme, je ne me sens pas à ma place et je refuse d’intégrer le « moule », cependant, n’ayant rien à côté, j’arrive quand même à tenir, voire même à obtenir des résultats plus que satisfaisants au premier semestre, le comble ! Continuant malgré tout, dans des conditions pas trop mauvaises (ma nouvelle colocataire se révélera charmante, contrairement à la précédente et à deux, c’est bien plus rigolo de languedeputer pour se détendre un peu, pis tous dans le même wagon comme on dit), mes résultats commencent quand même à décliner suite à des manipulations stupides de ma part et à la « bienveillance » très spéciale de mon professeur d’allemand…mais aussi avec la création du blog. Car oui, faire un blog ça prend du temps, ça demande de la réflexion, et passer ses week-ends à confectionner des articles, c’est autant d‘attention qu’on détourne de la prépa. Ce qui ne m’empêche pas de passer sans trop de problèmes, échappant donc à l’hécatombe des gens qui abandonnent à la fin ou en cours d’année. Et c’est là que le fun commence vraiment !
Le comble du masochisme : la khâgne
Je suis en K2 Lettres modernes, une classe à 45 contre seulement 15 en K1 à cause d’une administration aux compétences inégalées. Car oui, ce n’est que la veille du conseil de classe au mois de juin de l’année dernière que l’on a su que l’option histoire/géo (l’option où les élèves sont les plus nombreux) qui existait uniquement en K1 serait déplacée en K2. Résultat : 15 pauvres volontaires (lettres classiques et lettres modernes) se retrouvent en tête à tête pendant que c’est la bagarre pour se frayer un chemin dans ce qui sera ma classe (histoire/géo, anglais et lettres modernes). D’où une sélection bien plus exigeante et de nombreuses personnes laissées sur le carreau. Ah bordel administratif quand tu nous tiens !
L’année avait donc déjà bien commencé avant même de commencer. Mon nouveau professeur de français (professeur principal de surcroît) n’est pas un étranger puisqu’il s’agit également de mon professeur de latin. J’avais gardé de lui une impression assez floue et surtout une notion qui me sera précieuse par la suite : il s’agit de quelqu’un d’imprévisible et de difficile à cerner. 5h de français + 2 de latin par semaine, on peut dire que je vais le voir beaucoup en plus. Il n’y avait donc, en principe, qu’à continuer de jouer les élèves modèles sans jamais tomber sur sa « liste noire » (oui, j’ai remarqué qu’il avait comme une liste noire et ceux qui sont dessus ont le droit à un traitement pas forcément très, très attirant, sans être totalement abusé : genre c’est toujours sur toi que ça tombe lorsqu’il pose une question ou qu’il a envie de se foutre de la gueule de quelqu’un et qu’il manque d’exemples, ce genre de choses quoi ; rajoutez une pincée de pression psychologique et vous y êtes). Sauf que dès la rentrée c’est le désenchantement total. Comme pour le latin il passe son temps à sortir des petites anecdotes rigolotes sans jamais vraiment bosser. A début on se dit « La latin c’est une matière secondaire, c’est normal » puis « C’est la rentrée, ça lui passera ». Eh non, ça ne lui passera pas, il EST comme ça. En 2h il déconne sur tout et rien en rapport avec le travail mais sans jamais vraiment l’aborder (quand il ne parle pas de sa dernière collection de figurines sumériennes ou de ses maquettes de voiture en résine perdues par la Poste). L’année dernière je riais franchement (je ne vais pas le nier, il a de l’humour), à la rentrée aussi d’ailleurs je riais, et puis quand j’ai compris qu’on ne bosserait jamais alors que c’est ma matière la plus importante j’ai adopté le masque de la blasée. Le One-man-show ça va bien 5 minutes ! Une fois je me suis endormie en plein cours de français (j’ai eu quelques problèmes de sommeil pendant une semaine qui ont faits que je dormais systématiquement en cours au bout de cinq minutes d’inattention) et quand j’ai relevé la tête le professeur discutait d’une guerre franco-anglaise et de char d’assauts avec un élève du deuxième rang. J’ai vite repiqué en me disant « Oh ça va, j’ai rien loupé ».
Oh, s’il ne faisait que raconter des blagounettes en permanence, ce ne serait pas un mal, le problème c’est justement qu’il nous donne à faire tout ce que son cours ne nous dis pas. En clair, à chaque fois avec lui on a notre liste de livres à lire et à résumer sur le sujet dont on ne parlera bien sûr pas pendant les heures qui sont sensées lui être dédicacées. Lire ceci, lire ça, résumer ça, se renseigner sur ça, du même auteur, ceux de la même époque, savoir de ce courant littéraire. C’est sans fin. J’en suis venue à me dire « Hey, pourquoi je ne lirais pas cette immense bibliographie pendant le cours ? Au moins j’aurais fait quelque chose de ma journée \o/ ». Le professeur a une vision un peu particulière de la pédagogie en fait. Il pense n’être là que pour « corriger le tir ». Le problème c’est que nous ne sommes pas une dizaine de jeunes génies à la culture incroyable demandant quelques explications supplémentaires à Platon tout en buvant une tasse de thé et des gâteaux secs (pour les Garden Party à la K-ON c’est la porte à côté m’sieur) Si on est là -oh surprise- c’est justement pour apprendre ! Et si on a des heures de cours c’est – re-surprise – parce qu’on ne peut pas tout faire tout seul ! Et accessoirement parce que si on était à la Fac, on aurait pas autant de matières. J’ai l’impression que les professeurs de prépa sont comme ça : ils veulent s’adresser, non pas à des élèves, mais à des semi égaux (la domination c’est fun, faut pas déconner non plus !) formant un auditoire attentif à leurs divagations d’ego, et prennent pour acquis un savoir que l’on n’a pas encore.
Bref, pour revenir au sujet principal, le cours de français a très vite commencé à me porter sur les nerfs. En tant que personne, Monsieur Y. est fort sympathique, en tant que professeur ou même pédagogue, c’est le zéro pointé (« On est plus à Bac +1, on est à Agregation -4 ») ! Et doucement mais sûrement le travail qu’il nous donnait à faire a commencé à se démultiplier. Tout d’abord le « corpus ». Pour faire de bonnes dissertations, il faut apprendre par cœur une vingtaine/trentaine de citations de chacun des livres au programme (il y en a 5 en tout). Commençons par le premier, La Princesse de Clèves. Je le fais. La première dissertation tombe et après des mois à nous rabâcher encore et encore que le corpus était un élément essentiel, que sans corpus ça ne valait rien, etc, il nous annonce avec le plus grand sérieux qu’on s’est tous gravement fourvoyés parce qu’on avait que le corpus et que du coup ça valait pas grand chose. Première envie de meurtre. Des explications de textes tombent sur le coin de nos museaux comme s’il en pleuvait et de manière fort inégale (j’ai réussis à me démerder à avoir juste une partie de l’Education Sentimentale à traiter, ma voisine a eu 3 explications à faire sur des thèmes très différents). Il faut les rendre pour telle date (début octobre). Je le fais. A la date prévue, il oublie, remet à la fois d’après en nous menaçant de s’énerver si c’est pas fait, oublie encore, remets et ainsi de suite pendant UN MOIS. Novembre : il ramasse enfin les préparations. Deuxième envie de meurtre. La fois d’après il ramassera les explications tout de suite, entraînant une panique plus ou moins générale. Je le fais.
Ensuite Monsieur Y. se plains de notre manque de réactivité et s’inquiète de plus en plus. Il a alors l’idée de génie du « Cahier de littérature ». Un principe au départ simple : on y écris tout ce que l’on a retenu des livres au programme, des ouvrages qui leur sont consacrés et qu’on a lu, d’œuvres de la même époque ou d’œuvres qui n’ont rien à voire et qu’on relie au sujet. Assez intéressant en fait puisqu’il s’agit d’une sorte de journal littéraire mais le côté obligatoire de la chose, les exigences à ce propos et l’augmentation constante de la pression psychologique qu’il fait peser sur nous rend l’exercice insupportable. Il ramasse lesdits cahiers et se plains de leur contenu ainsi que du fait que personne n’a commenté les rares polycopiés (5 depuis le début de l’année) qu’il nous a fourni. Je le fais, laborieusement mais je le fais et en un temps record. Il ne se fendra que d’un « P » sur la marge (passable).
Ensuite vient un autre coup de génie le « Cahier de Vocabulaire » où on noterait tous les mots nouveaux. Usant et abusant de termes techniques inutiles qu’il se plait à nous expliquer à chaque cours, il entend bien sûr les retrouver là. J’envoie son carnet de vocabulaire se faire foutre en estimant ne plus être revenu en sixième où il fallait faire de même en SVT. Osef de « peccamineux », « concupiscent » ou « agonistique », je parle simplement et j’en suis fière.
Les « preps » (à prononcer comme crêpes) continuent de pleuvoir un peu au hasard et il ne les regarde que par-dessus la jambe tout en flinguant ceux qui la rendent en retard. Je le fais. Encore une fois j’arrive à me démerder pour ne pas en avoir plusieurs en même temps. Je ne pense pas avoir besoin de le préciser mais tout ceci prend un temps fou. Une préparation équivaut à un devoir sur table de 4 ou 5h minimum et le cahier de littérature est franchement très pénible à remplir. Sans compter qu’on en a d’autres des matières et que les autres professeurs nous donnent aussi du travail ! Toujours aussi imprévisible Monsieur Y. débarque souvent brusquement avec des chapitres de livres de critique à résumer et distribue les explications et les fiches comme un boulanger son pain. Je me fais toujours toute petite.
Pendant ce temps il s’en passe des choses ! Certains professeurs nous enterrent vivants sous le travail à faire, d’autre par leurs cours moribonds (tout le monde étouffe pendant la philo, c’en est effrayant) et celui d’histoire (comme celui de français) grogne parce qu’on ne mets pas assez nos colles/khôlles (nos oraux) en commun. Les cubes/khûbbes (des gens suicidaires qui font 3 ans de prépa) s’en mêlent et très vite l’ambiance de la classe vire à l’Inquisition. Un pauvre quidam a eu la mauvaise idée de constituer le forum de la classe sur Internet, idée louable mais qui, malheureusement, virera au cauchemar. Une poignée d’irascibles élèves abreuve l’outil de « convivialité » de fiches de lecture sur divers ouvrages de toutes les matières, dissuadant toute discussion ne concernant pas le travail.
[HS] Le comble c’est qu’ils écrivent en sms en marge de leur truc quoi, c’est juste immonde ! Sans compter les gros noobs de service qui foutent tout leur texte soit en surligné soit en tout petit, t’as la moitié de l’œil qui s’en va à chaque fois !
Puis, premier mail un peu menaçant d’une cube qui, profitant de l’intérêt soudain de Monsieur Y. pour notre forum, demande à tous de mettre en commun leurs fiches sur Flaubert sinon quoi elle ira avertir le professeur concerné de nos noms « à titre informatif ». La STASI a de beaux jours, ma foi…
Et puis arrive, après un devoir d’histoire banal, CE mail. Le mail ultime ! Encore d’une cube (mais une autre), il parvient l’exploit incroyable de nous sortir des énormités dignes de W. Bush.
Bonjour à Tous,
Je vais sans doute vous embêter pendant ces belles vacances : c'est volontaire.
Vous venez sans doute aussi de recevoir vos notes d'histoire. IL y a des bonnes notes, il y a des mauvaises, comme dans tout devoir.
Cependant, je sais bien c'est évident qu'il y a plus de notes en-dessous de 9 qu'au-dessus de cette note.
J'imagine pourtant que la majorité (pas tous ! je vous dirai pourquoi) veut avoir au-dessus de 9. C'est tout à fait normal.
On est bien content quand on a au-dessus de 9. Ben oui, sauf qu'il y en a qui ne veulent pas. Qui ne font vraiment pas d'effort pour avoir au moins 10. Pourquoi ? ce raisonnement est con : ils ne mettent pas leur colle à vue de tous (attention ! il faut garder le secret, c'est mon travail, ma colle, c'est moi qui ai fait l'effort de la faire, donc c'est MA colle à moi, jveux pas que les autres la voie).
oui, sauf que là, on n'est plus en primaire ou au collège, hein. Le "regarde pas et copie pas sur mon travail que c'est moi qu'a fait" ne marche plus.
Ben oui, pendant les vacances, j'ai vu une amie, [on l’appellera AC par souci d’anonymat], qui était en K2 l'année dernière, qui était une très bonne élève, et qui maintenant est à l'ESC de Rouen, une très bonne ESC. Et vous savez ce qu'elle m'a dit quand je lui ai dit qu'on ne s'échangeait pas beaucoup les colles, que c'était toujours les mêmes qui mettaient leurs colles ? elle était effarée, me disant que si elle avait pu avoir le concours de Rouen, c'était bien en partie grâce aux colles et aux fiches qu'on s'échangeait tous, sinon elle n'aurait pas réussi.
Je sais, mon mail fait TRES moralisateur...c'est fait exprès, pour vous faire bouger un peu. C'est par les colles et les fiches (qui sont de véritables cours indispensables, comme ne manque pas de le redire M. [LP] !)qu'on peut progresser, avoir des connaissances solides pour baser notre réflexion.
Je vous le dis, sans cela vous ne pourrez pas atteindre le 10.
Sur ce, merci à ceux qui ont déjà mis leurs colles, vous avez compris l'enjeu de la prépa.
bonnes vacances !
A mes yeux, c’est juste aberrant. Le forum était sensé être facultatif et « bon vivant », tout le monde n’y est pas forcément inscrit et ce serait une obligation ? Les profs nous mettent la pression mais ce n’est pas assez, les cubes se sentent donc investis d’une mission divine ? Autant vous dire que l’otaku en vacances n’a pas apprécie de recevoir ça dans sa boîte mail après une semaine sans Internet ! D’autant plus que la dite boite est spammée par le travail ! Il ne se passe pas un jour sans qu’un élève envoie une fiche quelconque, que le prof d’histoire nous donne les informations qu’il n’est pas foutu de nous donner en cours (et plus grave, nos horaires de colle à 48h près à des heures approximatives alors qu’on devrait les avoir 1 semaine en avance pour pouvoir se préparer) et que celui de géographie nous abreuve de messages inutiles type « Machin avait raison » (ça me fait une belle jambe moi qu’il ait eu raison), « En fait ce que j’ai dis est exact parce que… » ou plus récemment un concours de photos des plus beaux chiens de la classe. J’avoue que ça me laisse sans voix, à ce rythme ma boîte mail explose 0__o.
Avec ce mail de menace, la pression monte d’un cran. Ma confiance envers la secte des cubes est inversement proportionnelle, surtout depuis que j’ai repéré que la plupart d’entre eux violait une règle implicite mais essentielle « Les élèves avec les élèves ». Tout confier à un prof est MAUVAIS. Limite c’est Big Brother maintenant vu qu’ils lui disent tout, et des choses qui ne le regardent pas en plus -__-. Vous pensez que c’est l’apogée ? Qu’on ne peut pas faire mieux ? Que le « harcèlement » continuel dont il fait preuve dans ses simulacres de cours ne peut pas atteindre un niveau supérieur ?
Monsieur Y. a eu une autre idée remarquable : chaque semaine tout le monde apprend un sonnet de Du Bellay par cœur. Yeah, yeah, yeah, c’est vrai y a pas assez de travail en ce moment, ça commençait à nous manquer ! Plus ? Noooon ! Un jeudi après-midi, une annonce tonitruante va faire imploser ma conscience. Dorénavant et à partir des vacances de février, chaque élève devra faire le plus de fiches possibles et, soit les lui rendre, soit les poster sur le forum de la classe. Elles seront bien sûr notées et plus du tout facultatives. Ceux qui en faisaient en histoire, en géographie ou en philosophie se trouvent littéralement baisés puisque le prof les remets violemment à leur place en disant qu’il « s’en fout de la Turquie » ( = notre programme de géo) et que seul le français compte. Les cubes l’ont dans le fion autant que les autres : la plupart d’entre eux étaient des historiens géographes. Seul la pimbêche de la classe (que je ne peux pas voir en peinture depuis quelques coups foireux) s’en sort merveilleusement bien puisque le professeur ne cesse de l’encenser parce qu’elle serait la seule à travailler. Passez moi un seau, je vais vomir ! Vous êtes chauds, ça y est ? Le jeudi suivant (certains ont cours de 14h à 16h et les latinistes de 14h à 18h avec le même prof), Monsieur Y. organise un devoir clandestin (normalement un vrai DS se fait le samedi matin pendant 6h et il est prévu en avance). Comme il n’y a pas assez d’heures, tout le monde reste jusqu’à 18h et on finit le devoir à la maison ! Vingt-deuxième envie de meurtre. Vous en voulez encore ? Mardi, même semaine, devoir de récitation, 4 sonnets et 20citations de Du Bellay sont attendus (à sélectionner au hasard parmi les 191 existants, bonne chance ;) ). Cent cinquième envie de meurtre. Allez et faites moi quelques petites foulées pendant que vous y êtes. Oh et nettoyez moi aussi les chiottes tant qu’à faire, on sait jamais, vous pourriez vous ennuyer. Tiens, mais j’ai pas 2 oraux moi cette semaine là (normalement la norme veut qu’on ne prenne pas plus d’un oral par semaine tant ça peut se révéler hardcore) ? Et y a la séquence de dédicaces de Benjamin (que je ne pourrais donc pas voir) pile au milieu de tout ça ? FUCKKKKKKK !
C’est juste aliénant ! Je suis un être humain bordel, j’ai le droit de dormir et de respirer ! Et à cette époque ma vie (ou ce qu’il en restait) a tourné au mauvais rêve à cause de ce que j’appelle la « Grande Purge ». C’est bien simple, vous vous souvenez de ce que j’ai dis au début ? Qu’en gros nous étions 45 ? Et bien il se trouve que ça chatouille fortement les narines de mon professeur qui rêve d’une classe réduite, pensant ainsi faire cours dans de meilleures conditions (alors que justement la sélection a été très dure, du coup ces 45 là MERITENT leur place). Il le marque d’ailleurs très explicitement sur le bulletin :
Alors concrètement ? Concrètement, je ne sais pas s’il en a conscience ou pas mais c’est clair qu’il essaye de virer 10-15 élèves de la classe (lorsque je suis allé le voir pour parler de mon orientation la conversation atourné là-dessus et il a clairement exprimé l’envie de voir les bavards dégager même si, à mon avis, il ne semble pas se rendre compte de ce qu’il fait) en les poussant au « licenciement ». Un prof ne peut pas virer un élève, un élève peut partir de son plein grès. Et là, je lui accorde le bénéfice du doute, sans s’en rendre compte c’est ce qu’il fait, il nous fout une pression telle que certains risquent de craquer.
Speciale dédicace à une amatrice de café, sponsor officiel de la prépa
Je n’étais pas visée par tout ça (il ma confirmé que j’étais du bon côté lors de cette même discussion) mais les conséquences m’ont touchés aussi. Sans compter que du drama, il y en a eu tout le reste de l’année (mais je n’entrerai pas dans les détails, je pense en avoir assez dit :p). Pour une prépa de province, c’est quand même un peu fort de café que de s’entretuer de la sorte. Surtout quand on voit que la classe d’à côté, les K1 ont autant, voire plus de boulot que nous, mais qu’ils font face à l’adversité ensemble. D’accord ils sont 15 (bon 13à la fin de l’année) mais eux, ils sont un minimum soutenus là où notre professeur principal, le fameux Monsieur Y, nous répète que ce ne sont pas ses affaires et qu’il ne se mouillera pas (qui peut le faire alors ?). Au final, j’ai quand même réussi à me faufiler entre les mailles du filet donc je ne vais pas me plaindre d’avantage mais l’année aura été infernale pour moi. Pour plusieurs raisons dont une que je m’en vais expliquer.
Cet article ne contiendra pas de citations croustillantes comme l’année dernière parce que…je n’ai pas suivi en cours de toute l’année. Je ne me chercherais pas d’excuses bidons (d’ailleurs mes notes ont sacrément chuté et je m’en fous comme pas possible), c’est de ma faute. Je n’avais aucun temps libre à côté, le seul moyen de prendre du temps était de tout simplement mettre ses heures de cours à profit (enfin de mon point de vue). J’ai été prise dans un véritable tourbillon dès la rentrée et j’ai passé mon temps à écrire pour le projet Milk des notes sur pages volantes (Et qui c’est qui va devoir tout rassembler cet été en jouant au puzzle ? C’est bibi ! Des fois je me hais de ne pas savoir écrire autrement que par petits morceaux éparpillés =/) en écoutant de la musique au nez et à la barbe de mes professeurs. C’est pas bien, je sais. Mais c’était tellement plus intéressant que je n’ai pas réussi à résister. L’année dernière la priorité c’était la prépa, cette année c’était le blog et mes projets littéraires. Je n’ai jamais été faite pour la prépa et ne le serais probablement jamais. Et c’est tant mieux ! Je suis bien comme je suis, l’ENS ne me manquera pas ^^.
Allez, il faut bien finir avec une petite note d'espoir et de chaleur avec de la belle musique
Voilà, avec ça, je crois que le chapitre prépa est définitivement clos. Et je dois dire que ça fait bizarre. On te demande de sacrifier deux ans de ta vie, ta santé et ta sociabilité au service d’une noble et juste cause qui est de devenir l’élite de la nation, tu bosses jour et nuit (surtout la nuit à grand renfort de café pour certains :p) pour remplir le travail qu’on te demande de faire, tu finis par passer un concours que tu n’auras jamais en racontant des conneries histoire de ne pas rendre copie blanche et quand tu te réveilles, le lendemain matin, c’est déjà fini. Et là, les bras t’en tombent. Il y a tellement de choses à faire, tellement de choses que tu as voulu faire mais sacrifiées pour la prépa que quand tu regardes l’horizon avec ta cape de Batman (ou ton chapeau de Lucky Luck, les cow-boys c’est cool aussi), tu as l’impression que tu viens juste de naître et que la vie est devant toi. C’est fou ce que ça fait bizarre de se dire que c’est fini, fini, fini pour de bon. Mais, entre nous, on se remet vite de ce traumatisme =D.
C'est pas tout mais faudrait que je m'y mette sérieusement, le boulot ne fait que commencer...