Inutile de préciser que cet article n’a été écrit que dans le but d’attirer les vieux pervers de base et comprendra donc un quota de 1 paragraphe/1 plan culotte ou un plan sein obligatoire.
Utilité fille de gauche : prétexte à la nudité de sa copine. Utilité fille de droit : quota de loli DFC. Utilité fille du centre : montrer ses seins avec un air embarrassé mais elle ne va surtout pas se bouger le cul pour aller chercher son maillot de bain. Logique.
Qu’on aime ou qu’on déteste, l’ecchi s’est creusé sa place dans la japanimation. Depuis des années fleurissent des séries harem qui se clonent les unes les autres. On y retrouve toujours les mêmes ingrédients, soigneusement concoctés pour plaire à un public masculin quémandant principalement ce que la vie réelle ne peut pas lui apporter.
Fille de droite : aime se balader en culotte dans une maison qui n'est peut être même pas la sienne. Fille de gauche : est tellement embarrassée par sa tenue indécente qu'elle reste immobile de façon à ce qu'on la reluque bien comme il faut. Logique.
Premièrement nous avons notre héros lambda, d’une banalité si affligeante qu’on se demande souvent pourquoi Dieu l’a pointé du doigt en beuglant « C’est LUI qui aura le droit à un harem de nénettes ultra canons à poil ! » Il se distingue souvent par sa malvoyance intellectuelle (il ne comprend jamais rien) qui se mue parfois en handicap intellectuel (il bosse mais c’est toujours le dernier donc il faut l’aider pour ses exos de maths, en profitant de l’occasion pour essayer de le violer, blablabla, routine), voire même en handicap sentimental (youhou, la fille qui bégaye là, elle est amoureuse de toi ; tu sais, l’amour, a-mour, répète après moi, a-mour). Ses défauts, en dehors de sa transparence, sont probablement ses qualités : en fait il est souvent trop gentil, défendant la veuve et l’orphelin en détriment du bon sens, mais comme à chaque fois qu’il croit faire une bonne action en protégeant une demoiselle sans défense elle rejoint son harem, eh bien il recommence.
Notez que la blonde est tellement embarrassée par le fait de montrer sa peau qu'elle ouvre grand son décolleté pour qu'on puisse mieux admirer sa lingerie. Logique.
Son portrait n’est de toutes façons flatteur qu’à l’apparition du sidekick, sensé le mettre en valeur (le pire, c’est que ça marche). Le sidekick est souvent un ami, un camarade de classe, d’une perversité sans égale. Il ne pense qu’à ça, tant et si bien qu’en comparaison, s’il fait bien son boulot, le héros parait sage et on se prend presque à le trouver sympathique. Sauf que si on réfléchit bien, à un ratio de un mec normal pour 30 sidekicks pervers par lycée, l’univers a tôt fait de sombrer dans une joyeuse orgie… Evidement le sidekick est aussi là pour faire tout un tas de blagues pas drôles. Si ce n’était pas le cas, il serait plus intéressant que notre héros insignifiant, ce qui n’est pas, mais alors pas du tout profitable pour lui.
Tous les openings de cet article ont un point commu...Raccolage !
Ensuite tout un paquet de jolies filles stéréotypés pas farouches finissent par toutes tomber amoureuses du dit personnage principal pour diverses raisons (souvent parce que le héros leur a tendu la main quand elles sont tombées dans les escaliers ou parce qu'il leur a tenu la porte à la bibliothèque ; ben putain, elles doivent être souvent amoureuses les nanas...) et font des activités qui peuvent varier selon le degré d’insipidité du scénario (dans certains cas on rajoute un peu de baston pour meubler le vide, dans d’autres on rajoute encore plus de scènes de plage, c’est au choix, la scène de plage en maillot de bain on n’y coupe de toutes façons jamais). Et évidemment à la fin c’est toujours la fille que le héros avait rencontré dans le 1e épisode qu’il choisit. L’amie d’enfance et les allumeuses arrivées plus tardivement partent donc avec que dalle, et même pas un paquet de mouchoir en lot de consolation. Mais dans ce cas, il y a deux variantes possibles : soit le héros a choisi la cruche à gros seins mais il se sent obligé de conserver son petit harem perso quand même (c’est qu’il y prend goût finalement), soit on était dans le cas d’un triangle amoureux et là c’est bien connu qu’il choisira les deux, au cas où la première tomberait malade, sait-on jamais.
Ceci est donc la peinture de notre anime harem ecchi lambda. L’opening est mignon, frais,coloré, complètement dénué de personnalité dans 95% du temps ; ça permet de débrancher son cerveau quand on est fatigué et de se foutre de la gueule du scénario. Sauf que voilà, depuis le temps, la peinture elle commence à s’effriter, ça en devient lassant. Que faire pour redonner un second souffle à ce genre juteux et hautement profitable ? On ne peut pas changer les personnages sinon l’otaku japonais ne peut plus ni s’identifier au héros ni fantasmer sur ses stéréotypes préférés. On ne peut pas se permettre une trop grosse marge de manœuvre au niveau du scénario non plus : si les personnages ne sont plus de jeunes et beaux lycéens qui passent leur journée à rien branler, ça ne va plus ! Il faut donc conserver ce moule en changeant de temps en temps les décors, les coiffures ou les détails mais globalement c’est assez immuable.
La seule solution pour attirer l’attention dans ce genre de production, quand on a autant de concurrence, c’est de faire dans le sensationnel. C’est bien connu que les gens tiquent plus souvent devant les faits divers les plus glauques possibles que devant les discours électoraux. Plus l’anime ira loin dans le sensationnel, plus les spectateurs vont en parler, sans forcément en dire du bien certes, mais en parler c’est déjà faire de la publicité. Alors les producteurs/réalisateurs/qui vous voulez n’hésitent pas à miser toujours un peu plus haut : « Regardez là on vous montre des seins qui font boing-boing et du panty-shot » « Pff, nous on vous montre un ersatz de scène de sexe…sans sexe » « Ben nous on vous montre une fille qui se masturbe sans la montrer » « Et nous on vous montre deux filles qui avalent des substances étranges en se roulant des pelles » « Oui mais nous on vous montre… », et ainsi de suite. A noter qu'il existe une, et une seule limite, à ce déferlement de chair : les filles peuvent être à poil ou se masturber, elles ne doivent sous aucun prétexte perdre leur pureté et leur virginité. Sinon ce sont des fantasmes "de seconde main" et on ne peut plus vendre de goodies convenablement. De plus les héroïnes ne sont des chattes en chaleur qu'avec le héros et avec nul autre. On peut dire que ce sont ses putes privées en somme (et c'est gratuit, normal, elles passent jamais à l'acte !).
Le problème c’est qu’à force la limite entre le hentai et le ecchi devient de plus en plus floue et on en vient parfois à se demander ce qu’on est exactement en train de regarder. D’un point de vue pratique le hentai (copulation) serait « montrer une scène de sexe avec tous les détails explicites que cela comporte » et le ecchi (nuditié) « sous-entendre le sexe sans vraiment le montrer ». Mais alors quand on montre une scène de sexe mais qu’on fait en sorte de cacher juste la parcelle stratégique, de quoi s’agit-il ? De hentai censuré ? D'ecchi particulièrement osé ?
A mes yeux, le ecchi, en repoussant chaque année, chaque saison, un peu plus les limites, finit par faire concurrence au hentai. Pourquoi regarde-t-on un porno ? Pour fapper. Pourquoi regardait-on un anime ecchi ? Pour se détendre et éteindre son cerveau (en ce qui me concerne). Mais pourquoi regarde-t-on un anime ecchi maintenant ? Pour fapper ? Si c’est le cas, alors bientôt on n’aura plus du tout besoin du hentai. Par ce que montrer du sexe sans jamais vraiment le montrer exerce une sorte de tension sexuelle que n’exercera jamais une scène explicite. Cette tension, ce côté « ils sont chaque fois à deux doigts de coucher ensemble…mais ils ne le feront jamais », attise l’envie du spectateur d’en savoir plus, parfois un peu malgré lui. Mais comme chaque fétiche, chaque fantasme possible et imaginable, se déroule sous ses yeux (parfois de manière saugrenue), il n’a pas besoin d’explicite pour occuper ses mains.
Il me semble que le hentai a un avenir un peu incertain devant lui. Il ne saurait tarder avant qu’une production ecchi aille plus loin que n’importe quel porno lambda, et avec leur qualité graphique largement supérieure (sans compter la présence de doubleurs connus qui plaisent aux fans ou encore de références obligatoires visant à faire juter l’otaku derrière son écran), nul doute que de telles séries ne se taillent une place considérable dans le marché, reléguant le hentai aux eroges, qui, misant plus sur le côté interactif, devraient beaucoup plus tenir la route.
Non, ceci n'est pas un gros troll véreux. J'ai juste choisi l'opening de K-ON !! parce que, sans montrer un seul bout de sein ou de fesses, il se montre incroyablement raccoleur à sa façon. Il te crie de l'aimer et ça se voit.
Mais en sexualisant tout, on délaisse complètement l’érotisation. Parce que des produits comme Aki-Sora (du hentai sans penis si vous voulez mon avis) ne sont pas des produits érotiques mais pornographiques. L’érotique a complètement disparu de nos écrans, ou presque. A croire que les gens sont devenus tellement cons que leur suggérer les choses dépasserait leurs capacités intellectuelles… Pour moi, la scène du cinquième film de Kara no Kyoukai où, alors qu’elle se bat (contre les voyous qui attaquent Enjou Tomoe je crois), Shiki dévoile une parcelle de chair, une partie de ses jambes, ou celle où Motoko plonge dans le vide dans le film de Ghost in the shell, sont cent fois plus érotiques que n’importe laquelle des indécences de Kiss X Sis. Mais il faut croire que je suis vieux jeu...
Cette image illustre parfaitement mon idée : on te montre tout...sauf la parcelle stratégique qu'on repousse toujours un peu plus loin, ici le mince filet qui leur sert de string et un cheveu/une main pour planquer les tétons