28 février 2011 1 28 /02 /février /2011 12:45

 

Jusqu’à maintenant je ne m’en étais pas cru capable, je pensais que je ne parviendrais jamais à rédiger d’article sur Noir, il y avait trop de souvenirs, de moments émotionnels en jeu. Et puis à mes yeux ce n’était pas n’importe quel anime non plus – probablement le seul pour lequel je suis incapable de raisonner, de prendre ce recul que je m’efforce de garder pour tous les autres. Parce que c’est par Noir que tout a commencé. Alors je m’étais résolu à ne pas en parler, à ne pas briser le mystère. Et puis soudainement, la semaine dernière, alors que je sentais la fièvre monter de manière insidieuse à cause d’un rhume charmant, mon cerveau a profité d’une nuit sans sommeil pour élaborer un long discours sur Noir, discours qui m’a étonnée moi-même puisque cela faisait des années que je n’avais pas touché à mes DVDs (un peu par peur de voir l’illusion se détruire : si mon imagination avait exagéré l’ampleur réelle de l’animes, je n’aurais pas pu le supporter). Alors finalement je me suis décidé à sauter le pas : après tout, s’il y a bien une série qui doit figurer sur mon blog c’est celle-là puisque c’est avec Noir que j’ai eu le déclic et que je me suis véritablement intéressée à la japanimation. Aussi elle occupe une place particulière dans mon cœur.

 

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Mireille Bouquet est une parisienne d’origine corse d’une vingtaine d’années qui officie en tant que tueuse à gages. Elle est plutôt réputée dans le milieu et a la tête bien sur les épaules, aussi quand une certaine Yuumura Kirika, une étudiante japonaise qu’elle ne connaît pas, lui envoie un jour un mail en l’invitant à la suivre pour un pèlerinage dans le passé, Mireille prend ça pour une mauvaise blague et s’apprête à l’ignorer lorsqu’une petite mélodie familière retentit. Des souvenirs enfouis reviennent alors à la surface et poussent la tueuse professionnelle à s’embarquer vers le Japon pour rencontrer cette mystérieuse jeune fille afin d’en apprendre plus. Il s’avère que Kirika Yuumura cache en réalité un profond traumatisme : elle s’est réveillée il y a peu complètement amnésique dans une maison vide. Les seuls indices dont elle dispose sont : un revolver, une montre à gousset d’où s’échappe la fameuse mélodie, le mot « Noir » et Mireille. Dès lors les deux femmes décident de faire équipe pour lever le mystère de leurs passés respectifs en prenant le nom de code Noir. Mais elles se font aussi une promesse : une fois qu’elles sauront la vérité, Mireille devra tuer Kirika.

 

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Noir  possède un rythme intéressant : les premiers épisodes sont là pour présenter le duo Kirika/Mireille, leur interaction, comment elles se tirent de situations délicates, mais aussi de manière plus ténue le motif qui sous-tend la série, celui de la vengeance. Ensuite l’arrivée de Chloé, un personnage dont je ne manquerai pas de reparler, au tiers de la série vient bousculer cette mini-routine et entame une série de doutes, de révélations menant au crescendo final. Mais ce qui est surprenant c’est de constater combien tout fait sens et combien l’engrenage est bien huilé. Tous les épisodes sont à leur place, servent un point particulier ; on ne peut rien ajouter, rien soustraire. Lorsqu’on repasse l’anime dans sa totalité après l’avoir fini on se rend enfin pleinement compte de tous les détails qui paraissaient un peu obtus auparavant.

 

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Un monde plongé dans le silence

D’aucuns disent que Noir est une série un peu molle. En réalité ce n’est pas l’anime en lui-même qui est particulièrement lent, puisqu’il n’y a jamais de « remplissage », mais son aspect contemplatif qui lui en donne l’air. Car oui Noir est une série très contemplative. Contrairement à des animes comme Bakemonogatari réputés très bavards, Noir ne dit que ce qui est nécessaire. Jamais on n’entendra un personnage se lancer dans un long monologue pour exprimer ses sentiments les plus profonds au spectateur, non, ici tout est bien plus subtil et un regard jeté en coin en dit souvent bien plus long que n’importe quelle tirade. La plupart du temps c’est bel et bien la musique qui fait office de dialogue. Tout repose sur l’ambiance crée par les mélodies de Yuki Kajiura qui signe là (et je pense que peu de monde me contredira) son plus grand chef d’œuvre. Des pistes comme Canta per me et Salva Nos sont largement sur-utilisées par rapport au reste de la bande son mais elles sont tellement belles qu’il est tout bonnement impossible de s’en lasser. La musique, le paysage, les jeux de regard, tout cela forme une atmosphère très particulière qui se trouve être le cœur de l’intrigue. Il est donc important de se laisser porter par elle. L’aspect contemplatif en lui-même s’accorde avec le thème de la série, il existe donc une harmonie dont ne profitent malheureusement pas toutes les œuvres du studio Bee Train qui depuis Noir a eu tendance à répéter le même schéma avec des animes pour lesquels il ne fallait pas du tout le même traitement (je pourrais citer Tsubasa Reservoir Chronicle, El Cazador de la bruja et Avenger par exemple). Je ne peux par ailleurs que recommander à tout être vivant de jeter une oreille à l’OST de Noir. A moins d’être une pierre, c’est impossible qu’il n’y ait pas au moins une piste qui vous fasse un petit quelque chose.

 

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Lancinante obsession

Une autre critique envers Noir porte sur l’usage abusif du flashback. En effet à chaque épisode, ou presque, on plonge dans la mémoire de Mireille, au moment où petite fille elle découvre une scène particulièrement horrible, celle du massacre de sa famille. Et ce souvenir revient sans cesse, de manière lancinante, comme une obsession qui la hante, sur fond de musique nostalgique, étouffante, écrasante. Puis petit à petit, le spectateur découvre des bribes supplémentaires jusqu’à ce que le souvenir soit complet – et il ne le sera véritablement qu’à la fin de la série puisqu’on découvrira assez tard que Mireille n’était pas seule présente lors du meurtre, ce qui fait qu’il existe plusieurs perceptions de la scène, chacune apportant un nouvel élément, parfois même contredisant ce qui a été vu auparavant. A mon sens le flashback est parfaitement utilisé. Ne le voir qu’une seule fois minimiserait complètement son impact. Le revoir encore et encore, toujours plus angoissant avec ses couleurs sépia et ce sang écarlate sur les carreaux noirs et blancs – carreaux évoquant évidemment un jeu d’échecs macabre – ce sang qui brille, ces ombres bleus déconcertantes et cette montre toujours immuablement présente, comme une sorte de gardien de la mémoire. Un gardien cruel qui est la clé du pèlerinage dans le passé réunissant les trois héroïnes.

 

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L’esthétique avant tout

Noir n’est pas une série réaliste du monde des assassins, de la pègre et des organisations secrètes, elle vise avant tout une esthétique. On le voit dans les scènes d’action, nombreuses, qui finissent toujours par une sorte de divinisation des héroïnes : leurs mouvements possèdent toujours une grâce, une élégance, certains mouvements paraissent n’exister que pour la gratuité, la beauté qui s’en dégage. Deux personnages en particulier ont le droit à ce traitement : Kirika et Chloé (Mireille aussi mais dans une moindre mesure, on verra pourquoi). Et ce choix n’est évidemment pas anodin, en nous les présentant dans des exploits à la limite du surhumain, BeeTrain cherche à nous faire réaliser le fossé qui existe entre elles et les hommes ordinaires, à nous faire comprendre que non on ne choisit pas n’importe qui pour représenter le nom de Noir. Aussi il me parait absurde de pinailler sur le fait que tuer avec des petits cailloux, des fourchettes et des cartes d’identité en plastique est impossible. Bien sûr que c’est impossible mais c’est justement ça le but ! Nous prouver que Kirika et Chloé peuvent défier les limites du possible, que n’importe quel jouet entre leurs mains est une arme dangereuse. Ce procédé vise à manipuler notre impression sur les personnages : abattre un homme de main avec un petit caillou, je suis désolée, mais on ne peut qu’éprouver de l’admiration devant ce genre d’exploit même si dit comme cela l’action parait ridicule. Personnellement j’ai eu le souffle coupé devant les ruses de Kirika tel le coup de la corde à l’épisode 9 qui encore une fois renvoie plus à une esthétique qu’à une réalité (mais la réalité parait bien plate en comparaison). Je crois que c’est véritablement un mot d’ordre et il suffit d’assister au tout premier épisode, où Kirika pend un homme dans le vide par sa cravate sous fond de coucher de soleil rouge sang, pour le comprendre.

 

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La toile d’araignée toujours plus serrée

Plus qu’une série d’action et de mystère, Noir se concentre beaucoup sur la psychologie de ses personnages qui portent la série par leur complexité et leur charisme évident. On peut considérer qu’il y en a quatre véritablement importants, ce qui fait qu’ils sont considérablement approfondis au long des 26 épisodes – approfondis mais jamais totalement percés à jour, ne vous attendez pas à ce qu’on vous prenne par la main pour vous réciter leurs histoires réciproques de A jusqu’à Z.

 

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Mireille Bouquet, doublée par la très connue Kotono Mitsuishi (Misato dans Evangelion, Usagi dans Sailor Moon, Excel d’Excel Saga), est la première à nous êtres présentée. Si elle arbore fréquemment une façade un peu froide et surtout très cynique (elle n’hésite jamais à lancer des petites piques à son interlocuteur, voire à se montrer brutale, alors même qu’elle n’a pas toujours l’avantage), on devine aisément qu’elle cache une grande fragilité derrière ce côté de louve solitaire. Ce qui est intéressant dans son cas c’est que ses capacités en tant qu’assassin sont très vite dépassées au fur et ça mesure que la série avance. Elle a beau être exceptionnellement douée, elle reste une tueuse ordinaire, donc faillible, humaine. Dès que la situation sort un peu de l’ordinaire ou qu’elle doit faire face à des ennemis trop redoutables, elle montre ses limites mais les compense par ses qualités morales, sa culture, son réseau d’informations, sa débrouillardise.

 

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Et de ce point de vue là Kirika se place comme l’opposé parfait de Mireille. Petite brune réservée, la jeune fille semble s’effacer auprès de la grande blonde faussement joviale. Elle n’a plus rien au monde, ce qui fait d’elle une héroïne particulièrement tragique et sa seiyuu, Houko Kuwashima (Quon de RahXephon, Arete de Princess Arete et plus récemment Tomoyo de Clannad ainsi que Medusa de Soul Eater) rend à merveille l’émotion dans sa voix. On la voit souvent dans des postures mélancoliques, rongée par ce passé qu’elle n’a plus et de ce fait, mue par ce que j’appelle l’énergie du désespoir, elle se révèle bien plus redoutable que Mireille lorsque les circonstances dépassent l’ordinaire. Son revolver est ainsi complètement archaïque et aux capacités réduites, et pourtant elle arrive à compenser ce handicap apparent en ramassant tout ce qui se trouve à sa portée -lames, armes à feu, objets moins conventionnels (la voiture miniature par exemple, ça c’était fort, vraiment très fort) – et faire des ravages conséquents.

 

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Chloe ressemble énormément à Kirika : on ne sait pas non plus son véritable nom ou son âge mais c’est une tueuse hors pair qui garde toujours son sang-froid et arrive à se sortir de toutes les impasses possibles et imaginables. Ajouter à cela un coté un peu mystérieux et une grosse dose de charisme, passant notamment par le fait qu’elle se serve uniquement d’armes blanches ce qui suppose une agilité et une rapidité hors du commun, et vous avez un des meilleurs personnages de toute la japanimation (j’en reparlerai plus loin et sous spoil). Aya Hisakawa (Kerberos dans Card Captor Sakura, Yuki dans Fruits Basket, Youko de Juuni Kokuki, Ami de Sailor Moon) joue probablement avec Chloé à la fois un de ses rôles les plus difficiles et l’un des plus grands en ce qu’elle parvient à produire une voix aux modulations enfantines tour à tour tranchante comme l’acier, pure et intense. Elle donne ainsi corps à ce côté presque schizophrénique de Chloé qui peut tuer un régiment sans broncher, mais reste dans sa tête une enfant, ce qui provoque des situations parfois déconcertantes quand on ne saisit pas encore bien le personnage. Chloé apporte une nouvelle dimension à la série et possède par ailleurs son propre épisode qui en dit long sur sa psychologie.

 

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Le dernier grand personnage, Altena, est doublée par Tarako Isono qui, si elle fait un travail remarquable, n’est connue que par ce rôle ou presque (un sacré contraste avec les trois stars se trouvant au casting). On la voit dès le premier épisode, cependant jamais de manière « frontale », elle est toujours présentée comme une femme mystérieuse qui s’adonne à des occupations ordinaires (mais pleines de sens) mais on comprend bien vite que c’est elle qui tire toutes les ficelles de l’intrigue. Contrairement à pas mal d’autres animes, ce que Noir réussit avec Altena c’est une « méchante » convaincante et particulièrement complexe. On parle d’elle en permanence, ce qui fait que le personnage est construit non pas sur des faits mais sur des discours. Vue par Chloé, c’est une bonne mère, stricte mais juste, vue par les soldats c’est une manipulatrice qui inspire la crainte et contre laquelle peu osent se rebeller. Cette divergence est très intéressante parce qu’elle instaure un climat d’attente envers le spectateur qui n’a bien sûr qu’une envie, c’est de rencontrer la fameuse Altena, de comprendre ce qu’elle manigance. Mais jamais on n’entendra celle-ci nous révéler son plan ultra secret pour conquérir le monde, non, plus insidieusement, on ne la verra que peu parler, ou parler par paraboles d’une voix d’une douceur incroyable (ce n'est pas pour rien que son thème est une ballade), et sourire de manière énigmatique. Ce n’est que dans les derniers épisodes qu’on entrapercevra son terrible passé et que par touches très fines on pourra démêler la toile qu’elle a tissé autour des différents « pions » de son échiquier (on la voit par ailleurs jouer aux échecs contre elle-même dans l’épisode 4, subtile allusion visant à nous expliquer qu’Altena contrôle tous les côtés et en fait ce qu’elle veut).

 

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J’aurais encore énormément de choses à dire sur cette série, je pourrais y passer des heures et des heures, à tourner en rond s’il le faut, mais je crois que je vais arrêter ici pour ce qui est de la présentation et passer à une analyse un peu plus poussée des grands thèmes qui parcourent l’anime. Pour ceux qui ne l’ont pas encore vu je vous conseille de passer directement à la conclusion de l’article.

 

\ !/ Attention, spoilers\ !/

 

Le motif de la vengeance

Ceux qui connaissent un peu Noir le savent, la série s’articule majoritairement autour du thème de la vengeance. Chaque épisode devient vite prétexte à mettre en scène une de ses formes possibles. Dans Pain Quotidien, tout semble lisse, les cibles sont des ordures pourries jusqu’à l’os, mais déjà dans Double jeu meurtrier on n’a plus à faire à des vilains pas beaux mais à des tueurs au même titre que Mireille et Kirika, des tueurs qui ont été engagés et font leur travail, ce qui pose tout de suite la question de la légitimité du meurtre. Dans la même veine Le bruit des vagues présente un vilain pas beau, on se dit chouette, tout est simple, et puis on découvre que la cible est avant tout un homme, qui fait un sale boulot certes, mais un homme quand même, qui aime profondément sa fille et cherche à la protéger.

 

L’épisode qui dévoile le nom des ennemis invisibles, les Soldats, cherche en fait à tester Mireille. Et on peut dire qu’ils réussissent leur pari puisque la jeune femme finit par abattre froidement l’assassin ayant massacré son ami Vanel alors qu’elle sait qu’elle aurait dû lui soutirer des renseignements en le laissant en vie. Mais c’est vraiment dans Chat errant qu’apparaît de manière beaucoup plus claire cette thématique, sauf que cette fois c’est Kirika qui est testée. A cet égard le personnage de Nasarov est bien plus intéressant que les précédentes cibles puisqu’il est à la fois la victime et le bourreau d’un engrenage qu’il n’a pas lui-même lancé. Il tente de se repentir de ses fautes et mourant, expie encore ses crimes. Là où Mireille abandonne l’idée de venir cueillir ce vieil homme au lourd passé, là où elle pardonne, Kirika continue de suivre les préceptes d’Altena en perdurant le cycle de la vengeance.

L’épisode dédié à Chloé, Mission execution, nous prouve une fois de plus la vacuité de ce geste avec une sorte de second Nasarov, un autre vieil homme retiré dans une sorte de retraite, que Chloé exécute sans même savoir pourquoi mais qu’elle tient à venger par delà la mort en allant massacrer gratuitement ceux qui le tourmentaient. Et dans Une saison en enfer on découvre enfin la mise en pratique de ce cycle infernal lorsqu’un homme cherche à se venger de Mireille, provoquant ainsi la mort involontaire d’un innocent avec lequel venait juste de sympathiser Kirika. On en vient à se demander quelle est la finalité de ces meurtres sans fin puisqu’il y aura toujours quelqu’un pour se venger de quelque chose.

 

Le thème explose dans toute sa splendeur quand on apprend qui a assassiné la famille Bouquet. Mireille doit-elle se venger de leur mort en abattant bêtement sa partenaire, se plongeant ainsi dans la solitude ? Ou peut-elle lui pardonner ce crime ? On voit là les limites des préceptes d’Altena et le flashback final rappelant les derniers mots d’Odette Bouquet avant que la jeune japonaise ne lui tire dessus vient éclairer tout l’anime. Si l’amour peut tuer, la haine ne sauvera jamais. Si l’on peut tuer pour venger la mort d’être cher, la vengeance n’apportera jamais rien et ne le ramènera pas quoiqu’il arrive. Au départ l’idée de pardon est impossible à Kirika et son incompréhension totale lorsque Mireille refuse de tenir sa promesse et ce n’est qu’avec les paroles d’Odette qu’elle comprendra enfin l’absurdité du cycle de la vengeance.

 

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L’amour nommé Chloé

Ah Chloé, toute une histoire. J’ai dis plus haut qu’elle était à mon sens un des meilleurs personnages de la japanimation et je maintiens. Ce qui est passionnant dans son cas ce n’est pas tant ses prouesses au combat (même si j’en suis fan) que sa psychologie en ce qu’elle illustre à merveille l’amour à sens unique. Depuis son enfance Chloé est conditionnée par Altena en qui elle a une confiance et une dévotion aveugle mais elle ne s’accomplit réellement en tant que tueuse qu’en observant pour la première fois Kirika assassiner, elle acquiert alors un rêve, une raison d’être : former Noir avec son idole. Je crois que c’est sur ce point qu’il faut débuter.

 

Depuis le début Chloé est persuadée qu’elle est parvenue au même niveau que Kirika (l’épisode 24 la fera légèrement déchanter sur ce point) et qu’elles sont ensemble le véritable Noir, aussi elle ne prend la jeune corse qu’à la légère. Le fait qu’elle se présente à l’épisode 10 comme le « vrai Noir » n’est pas innocent : cela sous-entend qu’il y aurait un « faux Noir », le Noir de Kirika et Mireille. Et cette phrase, elle la répète de manière enfantine, elle s’en délecte, trahissant en réalité son mensonge : car comme le dit si bien notre cher président, une vérité on ne la prononce qu’une seule fois lorsqu’on en est convaincu. Chloé se répétant qu’elle est le vrai Noir se leurre donc elle-même mais pire, elle induit le spectateur sur une fausse piste ! Son manège se poursuit lorsque, consumée par le désir de voir son idole avec qui elle peut enfin s’entretenir après tant d’années, elle se rend à l’appartement de Mireille, probablement sans en informer personne. Evidemment cette dernière en professionnelle s’énerve parce que la présence de Chloé n’a aucun sens. Elle s’imagine que la fille aux cheveux de raisin a des choses importantes à leur annoncer, des informations à leur apporter. Point de tout cela. Car non, Chloé n’a rien prévu, elle voulait juste rencontrer Kirika une seconde fois avant de s’en retourner au Domaine et c’est avec une joie toute enfantine qu’elle prend plaisir à boire le thé avec les deux tueuses sans se rendre compte qu’elle est la seule qui perçoive la scène de cette manière. Même si Kirika parait entrer dans son jeu, elle est aussi méfiante que sa partenaire et c’est sur un pur malentendu que vont reposer les sentiments de Chloé. Elle demande à son idole la permission d’emporter une fourchette, symbole –pour elle- de cette délicieuse soirée. Mais d’un point de vue externe, elle a tout simplement emporté avec elle et de force l’objet représentant la méfiance qu’elle inspire puisque c’est par cette fourchette que Kirika s’apprêtait à la frapper en cas de besoin (et on connaît le talent de Kirika en matière de fourchettes…).

 

Toutes les autres apparitions de Chloé se feront sur le même mode. Durant l’arc de Taïwan, elle interviendra pour aider son idole qu’elle pense en danger (en réalité elle y est subtilement poussée par Altena qui sait très bien comment tirer sur la corde sensible) et ce qui est intéressant c’est que le premier geste de la concernée après qu’elle lui ait sauvé la vie est de braquer son revolver dans sa direction. Un peu plus loin dans l’épisode Kirika finira par inverser ce mouvement dans une scène tout à fait symbolique où elle s’en remet à Chloé en croyant que seule elle peut lui révéler sa véritable identité et finalement se rapprocher d’elle petit à petit au fur et à mesure des épisodes. Pas par confiance, mais bel et bien par mensonge puisqu’elle ne remet pas en question le fait qu’elle est censée former Noir avec Chloé. Et même si les deux jeunes filles sont de plus en plus « intimes », elles ne s’atteindront au fond jamais puisque l’image même dont est tombée « amoureuse » Chloé n’est pas Kirika I (la mélancolique) mais Kirika II (la tueuse sans merci qui remplace Kirika I à partir de l’épisode 21) donc ne correspond pas à la réalité. C’est une image que Chloé embrasse à l’épisode 25 (sur fond de Secret Game), une image seulementet à ce moment là, quand elle serre sa camarade contre elle, elle semble prendre sa place, la faire disparaître : ce ne sont plus deux amies/amantes mais bien Chloé seule.

 

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Et c’est ainsi que tous ses mensonges lui reviendront à la figure dans le même épisode où elle sera à son apogée (et donc sur le point de basculer dans le gouffre). Certes Chloé avait acquis l’assurance auprès d’Altena d’avoir raison mais elle ignore combien elle a été manipulée par « la bonne mère » qui ne lui disait que ce qu’elle voulait bien entendre au fond. En voyant Kirika II redevenir Kirika I et lui préférer Mireille (après un passage un peu schizophrénique qui la laisse dans une grande confusion) au dernier moment tout son monde s’écroule. Elle comprend alors enfin ce que le spectateur avait compris depuis le début : l’outsider c’était elle. Celle qui a été introduite dès le premier épisode, qui a vécu aux côtés de la japonaise dans l’adversité, c’était Mireille. Immédiatement la haine prend le dessus et en traitant Kirika de menteuse, en se retournant conte elle, elle accuse au fond son propre aveuglement et la manipulation d’Altena (qui sourit d’un air triste comme si elle avait tout prévu en sentant la fin de sa fille d’adoption).

 

Les toutes dernières scènes (où retentit Colosseum) parachèvent de conférer à Chloé un statut d’héroïne tragique. D’un point de vue externe on croit qu’elle a le choix alors qu’en réalité les dés sont jetés dès son enfance. Chloé ne peut pas pardonner, Chloé ne peut pas abandonner son rêve, sa raison d’être, c’est tout ce qu’elle a, tout ce qui lui restait. Elle a été embrigadée dès son plus jeune âge, il lui est impossible de voir la vie différemment. Le choix apparent n’est donc qu’une impasse – à ses yeux – elle ne peut pas choisir l’amour, cette fameuse fourchette dérobée qu’elle regardait un épisode plus tôt avec tant de bonheur dans les yeux, elle ne peut pas tirer un trait sur l’éducation d’Altena, rejoindre les héroïnes et habiter avec elles à Paris. Parce que ça n’entre tout simplement pas dans sa vision des choses. Dans sa tête elle n’a que deux possibilités : devenir Noir ou mourir. Aussi son geste est logique : elle jette la fourchette et tente le tout pour le tout en se précipitant sur Mireille pour l’abattre. Ironie du sort c’est par cet amour qu’elle vient juste d’abandonner qu’elle sera tuée. Son dernier mot sera Noir. Pas Kirika, pas Altena, Noir. C’était sa vie, c’était son destin, elle ne pouvait pas agir autrement et je crois que c’est en ça qu’elle est tragique : Chloé est engluée par ses propres convictions et se montre incapable de les dépasser, elle est donc forcée de disparaître à cause d’elle-même.

 

A l’inverse Mireille, pourtant la plus faible des trois pieds de vignes, ressort victorieuse en ce que ses qualités morales priment au fond sur sa technique de tueuse. Si Chloé représente l’amour à sens unique, Mireille elle représente l’amour partagé, c’est donc tout naturel que ce soit celui-ci qui l’emporte.

 

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La quête d’une identité toujours absente

Noir s’articule autour de la vengeance mais aussi autour d’une quête d’identité, celle de Kirika qui se présente souvent de manière symbolique. Ainsi dans le premier épisode on la voit démonter son Beretta juste avant d’expliquer son amnésie à Mireille comme si elle tentait d’illustrer le morcellement de son identité de manière inconsciente. Une perte d’identité qui pèse énormément sur les épaules de la japonaise mais qu’elle ne cherche pourtant pas vraiment à surmonter, laissant entendre qu’elle pressent déjà qu’il ne vaut mieux pas pour elle qu’elle se souvienne de ce passé encombrant. Ce qui ne l’empêche pas d’être incroyablement mélancolique, surtout à cause de son incapacité à ressentir quoi que ce soit lorsqu’elle tue. Etre vide et seule au monde lui accorde une force inouïe qu’elle tire justement du fait de ne rien avoir à perdre.

 


 

Ce que voudrait Kirika c’est au fond de vivre comme une étudiante ordinaire. La rapide présentation du personnage de Rosalie Hammond à l’épisode 4 la fera à ce propos énormément réfléchir : elles ont sensiblement le même âge mais voilà Rosalie est une fille ordinaire et elle une tueuse. Leur rencontre furtive et tragiquement ironique puisque Kirika vient de tuer son père nous fait mesurer à la fois toute la distance qui les sépare et l’envie retenue de la japonaise de franchir cette barrière invisible.

 

Son égarement métaphysique fait bien sûr écho au chat égaré de l’épisode 6 mais se concrétise aussi dans la carte d’étudiante qu’elle garde toujours avec elle, un bout de plastique sans signification mais qui est au fond la seule preuve de son existence et donc la seule chose qui la rattache à la vie, ce qui explique cet attachement étrange.

Chloé est en fait la première pierre qui relie Kirika à la vérité et sa première apparition est tout à fait symbolique puisque la « caméra » bascule de manière à ce que la tête de la jeune fille, qui nous apparaît de dos, vienne cacher celle de Mireille et « prendre sa place », comme si l’image trahissait déjà ses intentions inconscientes. Dès lors la japonaise ne cessera jamais, lentement mais sûrement, de se rapprocher de Chloé, d’abord d’un point de vue de la personnalité lors du thé au clair de lune, puis en tant que partenaire dans l’arc de Taïwan pour enfin commencer à abandonner symboliquement Mireille dans la scène de l’entrepôt où on la voit franchir la distance, s’éloignant ainsi de sa camarade pour mieux basculer du côté de Chloé. Chaque fois que cette dernière interviendra sera une nouvelle épreuve qui ébranlera les certitudes de Kirika, toujours plus repoussée dans ses retranchements et de moins en moins sûre de cette identité qu’elle cherche sans le vouloir.

 

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La solitude du personnage est parfaitement résumée par ses errances dans le très dur épisode 18 (un épisode presque sponsorisé par Salva Nos II) où livrée à elle-même, elle se bat contre ses démons intérieurs en soupirant « Je suis dans les ténèbres. Non. Les ténèbres sont en moi ». Ce qui est particulièrement intéressant c’est qu’elle abandonne sa carte d’étudiante à sa partenaire, qui l’a pourtant chassée, comme pour signifier que c’est dorénavant Mireille qui représente son identité. Une idée réaffirmée un peu plus tard lorsque la jeune corse lui rend son « identité » métaphoriquement.

 

Je pourrais m’étendre de long en large sur la lente descente aux enfers de la jeune fille qui finit par disparaître totalement au profit de Kirika II suite au massacre du village de Soldats auquel elle assiste aux premières loges (cf Killing) avant d’être finalement sauvée par le souvenir d’Odette qui la ramène à ce qu’elle avait voulu fuir : Mireille. Ce n’est qu’à partir du moment où elle tue Chloé, qu’elle désigne comme son alter ego et donc comme une sorte de double de Kirika II, qu’elle devient enfin capable de ressentir la tristesse et plus tard de se suicider (enfin d’essayer de se suicider), ce dont elle aurait été incapable auparavant à cause des préceptes d’Altena.

 

La montre à gousset brisée dans les ultimes secondes de l’anime symbolise la fin de ce périlleux pèlerinage dans le passé qui a conduit Kirika, mais aussi Mireille, aux limites des feux de l’enfer et entame le début d’une ère nouvelle où la jeune japonaise a décidé de tirer un trait sur le passé et de vivre telle qu’elle est en assumant ses crimes.

 

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\!/Fin de spoilers \!/

 

Conclusion

Pour finir, car il faut bien que je m’arrête un jour, Noir est pour moi un anime particulier dont je serais fort incapable de dire du mal (vous l’avez compris) et même si je ne suis pas du tout objective là-dessus je ne peux que vous conseiller d’y jeter un œil pour toutes les raisons évoquées ci-dessus : une bande-son superbe, des personnages complexes et une intrigue bien ficelée parsemée de symboles, de touches esthétiques et de références littéraires (telles qu’Hemingway, Dostoïevski ou Lewis Carroll, voire Rimbaud si on compte le titre de l’épisode 13).

 

 


 

J’ajouterai bien un mot en faveur de l’opening, Coppelia no Histugi (Le cercueil de Coppélia) qui a fait découvrir le groupe Ali Project à l’époque et qui reprend très justement le ballet du nom du personnage éponyme : Coppélia, un automate que l’on prend pour une jeune fille tant elle est réussie. Je trouve que ce thème s’applique merveilleusement bien à Kirika, tout comme l’ending interprété par Akino Arai d’ailleurs. [Si on relève toutes les "introductions" (la prière des Soldats) depuis le début on compte : 2 de Chloé, 2 de Mireille, 1 avec Mireille et Kirika ensemble et toutes les autres de Kirika, ce qui laisse à penser que c’est elle la véritable héroïne de l’histoire.] Les paroles sont vraiment fascinantes mais il y a une phrase en particulier qui décrit toute la série de manière très juste : « Les hommes sont des poupées fatiguées de danser ». Je suis la seule à penser que le soleil noir de l’opening renvoie à Nerval ?

 

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Peut-être qu’un tel déchaînement de mots en faveur de Noir paraitra un peu étrange vu que je n’ai pas fait bénéficier Serial Experiments Lain et Haibane Renmei du même traitement alors même que j’apprécie ces trois séries à un niveau similaire (enfin quatre, il y en a une autre dont je risque de parler sous peu si ce post n’a pas déjà eu raison de mes forces vitales XD). La vérité c’est que contrairement aux deux derniers qui ont passés l’épreuve du temps en étant cataloguées « Incontournable de la japanimation » ça n’a pas vraiment été le cas de mon anime fétiche et j’aimerai bien lui rendre ses lettres de noblesses. Et ce d’autant plus que je trouve particulièrement intéressant de constater que l’anime-declic de chacun définit un peu de sa personnalité. Le fait que ce soit Noir (puis Serial Experiments Lain), orienté sur la vengeance, la quête de l’identité et le monde des tueurs, qui m’ait donné le coup de foudre n’est probablement pas dénué de sens au même titre qu’il est intéressant de faire la relation avec ceux qui ont eu le déclic pour Sailor Moon, Neon Genesis Evangelion, Haruhi et maintenant K-ON (ça ne nous rajeunit pas d’y penser) et de réfléchir sur ce que ça implique en terme de vision de la japanimation.

 


 

Au fait, il parait qu'on m'a interviewé ici (genre), je songe à mettre le lien dans la page Qui suis-je, ça me parait un bon complément pour cerner un peu "la bête" qui se cache sournoisement derrière l'écran

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commentaires

K
Très belle critique! "Noir" est par moments en effet contemplatif, et verse dans l’introspection, heureusement sans en faire des tonnes. L'anime est juste inégalable, vraiment prenant et parfois<br /> exotique (que dire sur la représentation de notre beau pays!), et nous offre (avec Madlax)quelques uns des meilleurs personnages féminins jamais crées (Chloé FTW!). Le génie des créateurs, c'est<br /> pas seulement d'avoir créee un univers remarqauble, c'est surtout d'avoir osé un twist sur un genre qui dessert habituellement la femme en l'hyper-sexualisant et réduisant sa fonction à porte<br /> flingue sans rien dans le pois chiche. Dommage que d'autres animés "girls & guns" se cassent les dents à coups de fanservice racoleur, de scénario mince et d'hyperboles à deux francs au lieu<br /> d'en prendre de la graine...<br /> <br /> J'étais émoustillé d'apprendre il y'a quelques temps que Sam Raimi envisageait d'en produire l'adaptation en format série. Mais au vu de la puissance du matériau d'origine et des niveaux de lecture<br /> subtils, mieux vaut finalement que ca ne se réalise pas...<br /> <br /> Tout ca me donne envie de réécouter l'OST de Miss Kajiura. Pour sur, son magnum opus :D
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H
<br /> <br /> Certains ont justement<br /> critiqué le côté contemplatif comme étant excessif mais ça n’a jamais été mon sentiment dans le sens où cela sert la narration. La représentation de la France est assez idéaliste par contre, on<br /> se croirait dans une carte postale.<br /> <br /> <br /> Un fan de Chloé ?<br /> Dans mes bras, cher ami 8D. Le personnage est tellement sous-estimé, c’est triste.<br /> <br /> <br /> C’est sûr que c’est<br /> agréable de ne pas voir de fanservice ou de débordement de sang à visée spectaculaire (bien que ça puisse être un parti-pris), on peut dire que les séquelles spirituelles ont peu à peu retourné<br /> leur veste : Madlax en avait un peu qui servait la construction de l’héroïne principale, El Cazador a du shoujo-ai gratuit juste pour les doujins X’). Heureusement qu’il n’y a pas eu de<br /> 4e opus sinon je me serais arraché les cheveux…<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je n’ai pas vu la<br /> série de Raimi mais de ce que j’en ai entendu, je déconseille fortement le visionnage parce que ça a tout l’air de trahir l’esprit original de la série à grand coup de tropes usés et abusés<br /> depuis des lustres (drogue prostitution, romance hétérosexuelle lambda). Rien qui m’évoque le contemplatif et le symbolisme de Noir…<br /> <br /> <br />  <br /> La<br /> bande-son de Noir aura toujours une place à part dans le cœur des fans de Kajiura, je pense :p. Surtout avec Canta per me et Salva Nos 
A
<br /> Très bon article. Ce qui me plait c'est que vous semblez être une des rares personnes à avoir compris Noir. D'ailleurs moi qui ne revois jamais un anime fini, je l'ai revu :)<br /> Bref. Je pense que dorénavant, connaissant vos goûts je mettrais votre blog dans mes favoris, histoire de me tenir à jour.<br /> <br /> Bonne continuation<br /> <br /> <br />
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H
<br /> <br /> « Très bon article » = Pas assez pour beaucoup de gens, on dirait. La seule qualité qu’on m’ait accordée pour cette prose fut de transmettre de la passion mais je n’ai visiblement pas<br /> réussi à redorer le blason de l’anime =/. J’aurais au moins essayé.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> « Ce qui me plait c'est que vous semblez être une des rares personnes à avoir compris Noir » = Je ne sais pas. Le souci c’est que je vois très peu de conversations autour de Noir sur la<br /> toile. Dans ma jeunesse je lurkais sur un forum d’amateurs de la série (aujourd’hui fermé) et ils faisaient des analyses très intéressantes sur le sujet. Je n’ai plus jamais retrouvé d’individu<br /> qui se soit amouraché autant que moi de l’anime depuis. J’ose espérer que des fans perdurent quelque part, bien cachés. Etes-vous l’un d’eux ?<br /> <br /> <br /> En attendant je me sens un peu seule à force de devoir expliquer mon amour inconditionnel envers Noir…<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> « D'ailleurs moi qui ne revois jamais un anime fini, je l'ai revu :) » = A l’époque j’ai bien dû regarder les épisodes trois ou quatre fois chacun et repasser mes préférés en boucle.<br /> Aujourd’hui je n’y touche presque plus, c’est limite si mes DVDs ne sont pas devenus sacrés =’).<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> « Bref. Je pense que dorénavant, connaissant vos goûts je mettrais votre blog dans mes favoris, histoire de me tenir à jour » = J’ignore si on possède les mêmes goûts : je suis<br /> très orientée « ouvres étranges à penchant philosophique », sinon je mange de tout mais je parle souvent de trucs méconnus (et parfois peu recommandable, maltraiter mon cerveau est<br /> presque devenu un de mes hobbies). Je ne sais pas si vous y trouverez votre compte mais je l’espère ^^’.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> « Bonne continuation » = Merci Monsieur/Madame Anonyme, cela me va droit au coeur =).<br /> <br /> <br /> <br />
O
<br /> Moi qui me disait que j'allais illuminer ta journée ^^ n'empêche que tu en penses quoi?<br /> <br /> <br />
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H
<br /> <br /> « Moi qui me disait que j'allais illuminer ta journée ^^ » = C’est ironique, pas vrai T__T ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> « n'empêche que tu en penses quoi ? » = Humpf, bon, je vais encore me répéter mais pour moi cette adaptation est un fléau. Sérieusement, c’est impossible que la nouvelle version<br /> égale l’ancienne : il n’y aura ni les doublages de qualité, ni la musique sublime de Kajiura, ni l’esthétique particulière de l’anime. Au mieux, on aura un bon divertissement, au pire ce<br /> sera un ratage complet. Mais je vois mal comment les producteurs pourraient retranscrire l’ambiance très particulière de l’original. Ils vont foutre des bastons avec deux jolies filles en jupes,<br /> et après ? Noir avait bien plus de profondeur que cela. Et les scènes de bagarre étaient bien plus spectaculaires avec la 2D. J’ai franchement peur en imaginant ce qu’ils vont faire du<br /> personnage de Chloé.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Donc PAR PITIE, arrêtez de me rappeler que mon anime préféré va se faire violer à sec et sans vaseline par Hollywood, d’accord ? Merci de votre compréhension ;__;.<br /> <br /> <br /> <br />
O
<br /> Je me suis regardé la série en moins de deux jours, j'ai adoré, merci à toi de me l'avoir fait découvrir :)<br /> Tu as vu qu'ils préparent une adaptation sur Starz aux US?<br /> http://www.cinemovies.fr/news_fiche.php?IDtitreactu=13713<br /> J'appréhende quand même mais ça peut être intéressant.<br /> <br /> <br />
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H
<br /> <br /> « Je me suis regardé la série en moins de deux jours, j'ai adoré, merci à toi de me l'avoir fait découvrir » = De rien, ça fait plaisir de voir que des gens peuvent encore apprécier<br /> Noir même des années après ^^.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> « Tu as vu qu'ils préparent une adaptation sur Starz aux US? » = Tu sais, c’est vraiment pas contre toi mais tu es déjà le cinquième/sixième à m’avoir fait la remarque…en moins d’un<br /> mois. Et je commence à en avoir VRAIMENT marre. Mais genre, vraiment =(.  <br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> "Et tu trouves que tu n’affirmes pas que ce que tu as vu était mieux 0_o ? Soit… " >>> Non, car dans tous les trucs que j'ai pu voir, y'a aussi des merdes plus ou moins fumeuses xD. Et<br /> même si on devait comparer juste Haruhi à mon déclic personnel (Evangelion donc), je ne pourrais pas dire que c'est mieux comme ça tant les contextes sont différents. A l'époque où j'ai découvert<br /> Evangelion, je n'avais pas internet. Un pote m'avait prêté la série et je me suis forgé mon propre avis dessus, il n'y a pas eu d'effet de masse ni de hype, j'étais plus ou moins seul à découvrir<br /> l'anime, et c'est pas mon pote qui me l'a filé en me disant "tu vas voir c'est trop bien!" non plus. il regardait un épisode un jour alors que j'entrais chez lui et le peu que j'en ai vu m'a<br /> intrigué, et c'est parti comme ça ^^.<br /> <br /> Avec internet tout va beaucoup plus vite et on peut être influencé de bien des manières. Puis Evangelion n'est pas vraiment comparable à Haruhi car totalement différent, y'a pas de véritable point<br /> de comparaison. Après comme je l'ai dit faut juste vouloir goûter à tout (ou presque) et se forger sa propre opinion :p.<br /> <br /> N'empêche je remarque qu'avec toi il est difficile de lâcher un vilain petit troll poilu sans que tu ne le rattrape pour discuter sérieusement avec lui xD. Et le pire c'est qu'après il finit par se<br /> prêter au jeu, nan mais on va où la ? xD.<br /> <br /> <br />
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H
<br /> <br /> « A l'époque où j'ai découvert Evangelion, je n'avais pas internet. Un pote m'avait prêté la série et je me suis forgé mon propre avis dessus, il n'y a pas eu d'effet de masse ni de hype,<br /> j'étais plus ou moins seul à découvrir l'anime » = Même si tu ne l’as pas vécu, il y a quand même eu un sacré engouement pour Evangelion à sa sortie, non =O ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> « N'empêche je remarque qu'avec toi il est difficile de lâcher un vilain petit troll poilu sans que tu ne le rattrape pour discuter sérieusement avec lui xD. Et le pire c'est qu'après il<br /> finit par se prêter au jeu, nan mais on va où la ? » = Tu t’attendais à autre chose de ma part ?<br /> <br /> <br /> <br />

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