11 juillet 2009
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15:58
Changement de programme ! J'avais pensé parler de Saya no Uta mais finalement je remets ça à la prochaine fois.
Dans la grande flemme qui m'a pris ces derniers jours, je cherchais un jeu vidéo pour combler mon ennui et je suis donc allé fouiller dans les vieilleries que je n'ai pas touché depuis un bon paquet d'années. Au début j'avais pensé réessayer Amerzone, cette sombre histoire d'explorateur sensé ramener un oeuf dans un lointain pays. Et par ce que je n'avais pas réussi à aller plus loin que le premier CD, ça m'a traumatisé toute ma vie (j'avais 10 ans en même temps). Je ne l'ai pas trouvé mais en cherchant bien je suis tombé sur une jolie boîte colorée qui me faisait de l'oeil : Myst IV Revelation pour PC. Pourquoi pas, me dis-je. Et c'est là que commença l'aventure...

Première remarque : Myst IV est le quatrième opus de la série des Myst (qui en comporte cinq), il y a donc des subtilités scénaristiques que je ne peux pas saisir puisque je n'ai pas joué aux autres (j'ai essayé Riven mais je me suis retrouvée bloquée par ce qu'à un moment il me disait d'insérer le disque 2 puis qu'en fait non fallait remettre le numéro 1 et que non le numéro 2 et vous saisissez le principe). Le scénario global est le suivant :
Atrus, descendant du peuple D'ni, a le pouvoir en se servant de cette écriture ancienne de créer à partir de livres des mondes appelés âges. Or aveuglés par la cupidité, ses deux fils Achenar et Sirrus se sont servis de ses livres pour dominer les peuples des âges et ont occasionnés de nombreux massacres. Pour les punir, Atrus se résolut à les enfermer chacun dans deux âges-prisons, deux mondes déserts et désolés. Lorsque Myst IV commence, Atrus s'est décidé à apprendre à sa petite fille Yeesha le D'ni alors qu'il avait refusé de le faire pour ses fils. Vingt ans se sont passés et lui et sa femme se demandent si Achenar et Sirrus se sont assagis et s'il est temps de mettre un terme à leur exil. Pour se décider, il vous a appelé et vous demande de l'aide.

A ce moment du jeu le scénario semble bien construit et assez intéressant. On se demande juste en quoi on peut aider Atrus et on finit embarqué dans un sacré bordel, il faut le dire. A peine arrivé, il ne nous demandait que de lui prodiguer des conseils, puis de faire quelques manipulations obscures avec des machines étranges, puis de rétablir le courant qu'il a fait sauté, avant de carrément vous dire qu'il faut tout faire vous-même, et finalement vous vous retrouvez à sauver le « monde » ou presque. Il y a de l'arnaque là-dessous monsieur Atrus ! Plus sérieusement l'intrigue est bien amenée mais le boîtier du jeu est mensonger. « Myst IV Revelation : Chaque famille a un secret, celle-ci en a deux ». Déjà il n'y a pas de révélation à proprement parler dans ce jeu et en plus il n'y a pas « deux secrets », il n'y en a pas ! Mais ça c'est de l'ordre du détail me direz-vous.

Commençons avec les points forts. Déjà ce qui frappe lorsqu'on lance Myst IV ce sont les graphismes, ils sont purement et simplement fabuleux. De Tomahna paisible et inquiétante, aussi sublime de jour que de nuit à Serénia, un monde fabuleux et enchanteur en passant par Haven parcourue d'une jungle luxuriante et hostile, chaque âge est une merveille pour les yeux et respire la vie. On voit les feuilles des arbres bouger avec grâce dans le vent, d'étranges oiseaux-papillons transparents, les arbres à pollen ou même les Mangrees (des sortes de singes) s'agitant sur les branches. Partout ça pétille de vie et de nombreuses interactions sont possibles comme taquiner des crabes sur la plage ou prendre des bulles d'eau dans ses mains. Le premier « monde », Tomahna, regroupe une série d'habitations en hauteur rejointes par différentes passerelles, un vrai petit coin de paradis. Haven, l'âge-prison d'Achenar le chasseur, est en plusieurs parties : il y a la plage où repose une vieille épave et il y a la partie sauvage à la fois savane, jungle et marécage. Le plus beau des âges reste Sérenia et sa douceur, son ambiance calme et mystique, c'est précisément le genre d'endroit qu'on imagine dans ses rêves sans jamais espérer le voir en vrai. Le seul monde complètement différent des autres est celui de Spire, l'âge-prison de Sirrus le scientifique, qui, au contraire, est totalement mort. Les décors sont vraiment étranges, on ne sait jamais si le personnage évolue sur des dessins en 2D particulièrement bien faits ou si c'est de la 3D avec de drôles de textures. Spire est un enfer de pierre, il ne s'y passe pas grand-chose et il s'en dégage une atmosphère étouffante : que des cristaux à perte de vue, des nuages sans ciel, une froideur apparente, et par ce que c'est un monde suspendu, il n'y a aucun moyen de s'échapper où que ce soit.

Soulignons que Myst IV est un jeu à la première personne. L'immersion est donc un point important. On a d'autant plus « l'impression d'y être » que la musique et les bruitages sont parfaitement orchestrés. D'un côté la bande-son est à la fois discrète et très jolie, très bien adaptée à chaque situation, elle permet d'entrer complètement dans l'ambiance ; de l'autre les bruitages apportent énormément de réalisme. Chaque fois que vous touchez un objet il y a un petit son correspondant, et chaque objet fait du bruit à sa manière, que ce soit les cris d'animaux lointains dans la jungle, les échos inquiétants de la roche ou le simple son d'une feuille de papier qui se plie, il y a toujours cette « impression d'y être ». De plus, le personnage que vous incarnez n'étant jamais décrit, vous pouvez très bien vous substantivez à lui et rentrer complètement dans le jeu. Au fil de l'aventure un médaillon vous sera confié et grâce à lui vous pourrez vivre l'aventure d'une autre manière : soit revoir des morceaux du passé en touchant un objet, soit entendre l'histoire de ces objets, soit écouter de nouveau ce qu'un personnage vous a dit au même endroit. Vous pourrez donc entrez encore plus profondément dans l'univers et faire votre propre enquête sur les évènements inexpliqués qui ne vont pas tarder à avoir lieu.

Pour l'instant que du bon, mais nous arrivons là où le bat commence à blesser. Il y a deux choses qui agacent. La première étant justement les personnages. Dans Myst IV ce sont de vrais acteurs qui jouent et sont ensuite rajoutés sur le décor. Si au début le contraste ne gène pas trop, très vite ça devient de plus en plus voyant et de plus en plus cheap. Plus il y a de lumière plus ça se voit et plus ça se voit, plus ça agace. C'est un peu comme si les développeurs agitaient une pancarte « Vous voyez combien ils sont laids par rapport aux décors somptueux qui sont derrière, hein ? Vous les voyez bien ? ». Sans compter que les acteurs ont l'air plutôt mal à l'aise de jouer sur fond vert. Le summum du contraste est bel et bien atteint à Sérénia, paradoxalement le plus beau monde, où les acteurs 3D ne sont vraiment pas très bien incrustés. Mais là, à la limite, on pourrait dire que ce n'est qu'un détail et qu'il ne faut pas y regarder de trop près. C'est vrai. La deuxième chose qui agace c'est la maniabilité. Tout se joue avec le curseur, aussi bien les déplacements, le jeu de loupe, ou encore les diverses actions, ce qui fait que parfois le jeu peine à répondre. Les énigmes finales de Spire et Haven notamment souffrent de cette maniabilité puisque même en faisant ce qu'il faut faire, solution à l'appui, il ne se passe rien. Ces foutus Mangrees ne sortent de leurs nids qu'après une vingtaine d'essais alors que c'est la combinaison et ne parlons surtout pas des cristaux de Spire puisque je n'y arrive toujours pas, même après quarante essais. Une fois de plus, comme c'est surtout pour les énigmes finales, ça parait bien anecdotiques mais croyez moi, quand vous avez fini un monde à 99% et que ces putains de cristaux n'entrent pas en résonance et que du coup vous n'avez pas le code secret pour finir Sérénia, vous avez les boules (oui je n'ai pas pu finir ce Myst à cause de ça).

Le dernier point sera le plus gros défaut : les énigmes. Certaines critiques que j'ai vu sur Internet disent qu'elles sont vraiment faciles et accessibles. Je me suis toujours considérée comme une intellectuelle, pas au sens de « génie » ou d'intelligent, mais plutôt au sens de fille qui aime faire marcher ses méninges et se casser la tête à penser (au détriment de l'action eh oui). Myst IV semble donc fait pour moi, non ? Une histoire proche d'un visual novel au fond, avec des graphismes et des musiques superbes (sans compter les animations quand on glisse le long d'un tunnel ou qu'on prend un ascenseur, j'adore ça, j'ai l'impression d'être aux montagnes russes) reposant sur de la réflexion. C'est le jeu idéal, non ? Et bah non. J'en viens à regretter Kingdom Hearts 2 et son système bourrin mais jouissif de « taper sur tout ce qui bouge » (c'était un bon défouloir au moins). En comparaison de ce point, tous les autres défauts sont anecdotiques. Les énigmes sont juste atroces !
Vous vous rappelez quand j'ai dit que Myst IV était très vivant ? Le fait qu'il y ait pleins de choses partout à voir c'est rigolo...le fait que toutes ces choses sensées être des détails, des petits jeux, soient en réalité des indices et qu'en louper un seul empêche toute résolution de l'énigme en court, ça c'est pas drôle. Si à Haven ça va, le plus dur est de retrouver son chemin dans le labyrinthe, Spire est un cauchemar. Cet abruti de Sirrus a foutu des bouts de papier partout et s'il en manque un, l'énigme est insoluble (même avec la solution, les cristaux résistent mais bon) ! C'est ça le problème de Myst. J'ai lancé le jeu par ce que je voulais un truc sympa et distrayant, un JEU quoi, et à la place, j'ai eu des énigmes complètement biscornues à s'arracher les cheveux. Et moi qui croyais aimer ça... J'ai quand même réussi à parvenir à 99,9% du jeu (et je suis toujours bloquée, merci les cristaux de Spire) avec la solution à portée de mains. Mais même avec, je devais constamment faire attention à ce que je faisais et avoir une feuille de papier à côté de moi. Les développeurs ont pensés que pour éviter le coup du bloc note à portée de main et que ce soit trop dur, ils allaient inventer l'appareil photo et un super système d'aide. Problème : je n'ai compris que trop tard qu'il fallait photographier chaque feuille de papier, chaque indice, chaque excrément de crabe unijambiste, chaque poussière de chaque monde. Du coup je me suis rabattue sur la solution et j'ai abandonné l'appareil photo, pas si pratique que ça en fait. Et le système d'aide ? Il est tellement chouette que je l'ai jamais trouvé... Voilà la raison pour laquelle Myst m'a une fois de plus traumatisé : ça te viole le cerveau en moins de deux. Désolé à ceux qui me diront qu'il fallait se creuser les méninges plus que ça mais Myst est sensé être un JEU, quelque chose de ludique, pas un truc fatigant. Si je ne peux plus faire un pas à force regarder partout et de tout prendre en photo, je n'avancerai jamais ! La seule énigme que j'ai pris du plaisir à faire est celle que tout le monde déteste dans le monde des rêves, mais au moins celle-là n'était pas très dure et plutôt amusante.

Je me rend compte qu'en fait j'ai dis beaucoup de mal de Myst alors que ce n'était pas si terrible que ça. En fait je pense que c'est surtout un jeu réservé aux amateurs du genre, voilà peut être pourquoi je n'ai pas trop pu y entrer. Rien que pour l'ambiance extraordinaire et pour vivre une belle aventure, je vous le conseille. Mais gardez la solution pas loin, car il n'y a vraiment aucune honte à sécher sur un jeu tel que Myst et que ce n'est qu'un jeu. Justement.

Les +
_Des graphismes fabuleux
_Des musiques superbes
_L'ambiance
_Une aventure et plusieurs fins possibles
_Une intrigue sympathique
Les -
_Les personnages 3D pas toujours bien incrustés
_La maniabilité lors des énigmes finales
_Fait sentir à ceux qui se pensaient un minimum intelligent à quel point ils sont stupides
_Take it easy...
_Le serpent de Haven, je peux pas le voir en peinture, il me fait peur... bon d'accord c'est pas un argument valable
Dans la grande flemme qui m'a pris ces derniers jours, je cherchais un jeu vidéo pour combler mon ennui et je suis donc allé fouiller dans les vieilleries que je n'ai pas touché depuis un bon paquet d'années. Au début j'avais pensé réessayer Amerzone, cette sombre histoire d'explorateur sensé ramener un oeuf dans un lointain pays. Et par ce que je n'avais pas réussi à aller plus loin que le premier CD, ça m'a traumatisé toute ma vie (j'avais 10 ans en même temps). Je ne l'ai pas trouvé mais en cherchant bien je suis tombé sur une jolie boîte colorée qui me faisait de l'oeil : Myst IV Revelation pour PC. Pourquoi pas, me dis-je. Et c'est là que commença l'aventure...

Première remarque : Myst IV est le quatrième opus de la série des Myst (qui en comporte cinq), il y a donc des subtilités scénaristiques que je ne peux pas saisir puisque je n'ai pas joué aux autres (j'ai essayé Riven mais je me suis retrouvée bloquée par ce qu'à un moment il me disait d'insérer le disque 2 puis qu'en fait non fallait remettre le numéro 1 et que non le numéro 2 et vous saisissez le principe). Le scénario global est le suivant :
Atrus, descendant du peuple D'ni, a le pouvoir en se servant de cette écriture ancienne de créer à partir de livres des mondes appelés âges. Or aveuglés par la cupidité, ses deux fils Achenar et Sirrus se sont servis de ses livres pour dominer les peuples des âges et ont occasionnés de nombreux massacres. Pour les punir, Atrus se résolut à les enfermer chacun dans deux âges-prisons, deux mondes déserts et désolés. Lorsque Myst IV commence, Atrus s'est décidé à apprendre à sa petite fille Yeesha le D'ni alors qu'il avait refusé de le faire pour ses fils. Vingt ans se sont passés et lui et sa femme se demandent si Achenar et Sirrus se sont assagis et s'il est temps de mettre un terme à leur exil. Pour se décider, il vous a appelé et vous demande de l'aide.

A ce moment du jeu le scénario semble bien construit et assez intéressant. On se demande juste en quoi on peut aider Atrus et on finit embarqué dans un sacré bordel, il faut le dire. A peine arrivé, il ne nous demandait que de lui prodiguer des conseils, puis de faire quelques manipulations obscures avec des machines étranges, puis de rétablir le courant qu'il a fait sauté, avant de carrément vous dire qu'il faut tout faire vous-même, et finalement vous vous retrouvez à sauver le « monde » ou presque. Il y a de l'arnaque là-dessous monsieur Atrus ! Plus sérieusement l'intrigue est bien amenée mais le boîtier du jeu est mensonger. « Myst IV Revelation : Chaque famille a un secret, celle-ci en a deux ». Déjà il n'y a pas de révélation à proprement parler dans ce jeu et en plus il n'y a pas « deux secrets », il n'y en a pas ! Mais ça c'est de l'ordre du détail me direz-vous.

Tomahna de jour...je veux vivre là-bas *__*
Commençons avec les points forts. Déjà ce qui frappe lorsqu'on lance Myst IV ce sont les graphismes, ils sont purement et simplement fabuleux. De Tomahna paisible et inquiétante, aussi sublime de jour que de nuit à Serénia, un monde fabuleux et enchanteur en passant par Haven parcourue d'une jungle luxuriante et hostile, chaque âge est une merveille pour les yeux et respire la vie. On voit les feuilles des arbres bouger avec grâce dans le vent, d'étranges oiseaux-papillons transparents, les arbres à pollen ou même les Mangrees (des sortes de singes) s'agitant sur les branches. Partout ça pétille de vie et de nombreuses interactions sont possibles comme taquiner des crabes sur la plage ou prendre des bulles d'eau dans ses mains. Le premier « monde », Tomahna, regroupe une série d'habitations en hauteur rejointes par différentes passerelles, un vrai petit coin de paradis. Haven, l'âge-prison d'Achenar le chasseur, est en plusieurs parties : il y a la plage où repose une vieille épave et il y a la partie sauvage à la fois savane, jungle et marécage. Le plus beau des âges reste Sérenia et sa douceur, son ambiance calme et mystique, c'est précisément le genre d'endroit qu'on imagine dans ses rêves sans jamais espérer le voir en vrai. Le seul monde complètement différent des autres est celui de Spire, l'âge-prison de Sirrus le scientifique, qui, au contraire, est totalement mort. Les décors sont vraiment étranges, on ne sait jamais si le personnage évolue sur des dessins en 2D particulièrement bien faits ou si c'est de la 3D avec de drôles de textures. Spire est un enfer de pierre, il ne s'y passe pas grand-chose et il s'en dégage une atmosphère étouffante : que des cristaux à perte de vue, des nuages sans ciel, une froideur apparente, et par ce que c'est un monde suspendu, il n'y a aucun moyen de s'échapper où que ce soit.

Tomahna de nuit...une atmosphère complètement différente
Soulignons que Myst IV est un jeu à la première personne. L'immersion est donc un point important. On a d'autant plus « l'impression d'y être » que la musique et les bruitages sont parfaitement orchestrés. D'un côté la bande-son est à la fois discrète et très jolie, très bien adaptée à chaque situation, elle permet d'entrer complètement dans l'ambiance ; de l'autre les bruitages apportent énormément de réalisme. Chaque fois que vous touchez un objet il y a un petit son correspondant, et chaque objet fait du bruit à sa manière, que ce soit les cris d'animaux lointains dans la jungle, les échos inquiétants de la roche ou le simple son d'une feuille de papier qui se plie, il y a toujours cette « impression d'y être ». De plus, le personnage que vous incarnez n'étant jamais décrit, vous pouvez très bien vous substantivez à lui et rentrer complètement dans le jeu. Au fil de l'aventure un médaillon vous sera confié et grâce à lui vous pourrez vivre l'aventure d'une autre manière : soit revoir des morceaux du passé en touchant un objet, soit entendre l'histoire de ces objets, soit écouter de nouveau ce qu'un personnage vous a dit au même endroit. Vous pourrez donc entrez encore plus profondément dans l'univers et faire votre propre enquête sur les évènements inexpliqués qui ne vont pas tarder à avoir lieu.

Haven, vue de la jungle
Pour l'instant que du bon, mais nous arrivons là où le bat commence à blesser. Il y a deux choses qui agacent. La première étant justement les personnages. Dans Myst IV ce sont de vrais acteurs qui jouent et sont ensuite rajoutés sur le décor. Si au début le contraste ne gène pas trop, très vite ça devient de plus en plus voyant et de plus en plus cheap. Plus il y a de lumière plus ça se voit et plus ça se voit, plus ça agace. C'est un peu comme si les développeurs agitaient une pancarte « Vous voyez combien ils sont laids par rapport aux décors somptueux qui sont derrière, hein ? Vous les voyez bien ? ». Sans compter que les acteurs ont l'air plutôt mal à l'aise de jouer sur fond vert. Le summum du contraste est bel et bien atteint à Sérénia, paradoxalement le plus beau monde, où les acteurs 3D ne sont vraiment pas très bien incrustés. Mais là, à la limite, on pourrait dire que ce n'est qu'un détail et qu'il ne faut pas y regarder de trop près. C'est vrai. La deuxième chose qui agace c'est la maniabilité. Tout se joue avec le curseur, aussi bien les déplacements, le jeu de loupe, ou encore les diverses actions, ce qui fait que parfois le jeu peine à répondre. Les énigmes finales de Spire et Haven notamment souffrent de cette maniabilité puisque même en faisant ce qu'il faut faire, solution à l'appui, il ne se passe rien. Ces foutus Mangrees ne sortent de leurs nids qu'après une vingtaine d'essais alors que c'est la combinaison et ne parlons surtout pas des cristaux de Spire puisque je n'y arrive toujours pas, même après quarante essais. Une fois de plus, comme c'est surtout pour les énigmes finales, ça parait bien anecdotiques mais croyez moi, quand vous avez fini un monde à 99% et que ces putains de cristaux n'entrent pas en résonance et que du coup vous n'avez pas le code secret pour finir Sérénia, vous avez les boules (oui je n'ai pas pu finir ce Myst à cause de ça).

Spire
Le dernier point sera le plus gros défaut : les énigmes. Certaines critiques que j'ai vu sur Internet disent qu'elles sont vraiment faciles et accessibles. Je me suis toujours considérée comme une intellectuelle, pas au sens de « génie » ou d'intelligent, mais plutôt au sens de fille qui aime faire marcher ses méninges et se casser la tête à penser (au détriment de l'action eh oui). Myst IV semble donc fait pour moi, non ? Une histoire proche d'un visual novel au fond, avec des graphismes et des musiques superbes (sans compter les animations quand on glisse le long d'un tunnel ou qu'on prend un ascenseur, j'adore ça, j'ai l'impression d'être aux montagnes russes) reposant sur de la réflexion. C'est le jeu idéal, non ? Et bah non. J'en viens à regretter Kingdom Hearts 2 et son système bourrin mais jouissif de « taper sur tout ce qui bouge » (c'était un bon défouloir au moins). En comparaison de ce point, tous les autres défauts sont anecdotiques. Les énigmes sont juste atroces !
Vous vous rappelez quand j'ai dit que Myst IV était très vivant ? Le fait qu'il y ait pleins de choses partout à voir c'est rigolo...le fait que toutes ces choses sensées être des détails, des petits jeux, soient en réalité des indices et qu'en louper un seul empêche toute résolution de l'énigme en court, ça c'est pas drôle. Si à Haven ça va, le plus dur est de retrouver son chemin dans le labyrinthe, Spire est un cauchemar. Cet abruti de Sirrus a foutu des bouts de papier partout et s'il en manque un, l'énigme est insoluble (même avec la solution, les cristaux résistent mais bon) ! C'est ça le problème de Myst. J'ai lancé le jeu par ce que je voulais un truc sympa et distrayant, un JEU quoi, et à la place, j'ai eu des énigmes complètement biscornues à s'arracher les cheveux. Et moi qui croyais aimer ça... J'ai quand même réussi à parvenir à 99,9% du jeu (et je suis toujours bloquée, merci les cristaux de Spire) avec la solution à portée de mains. Mais même avec, je devais constamment faire attention à ce que je faisais et avoir une feuille de papier à côté de moi. Les développeurs ont pensés que pour éviter le coup du bloc note à portée de main et que ce soit trop dur, ils allaient inventer l'appareil photo et un super système d'aide. Problème : je n'ai compris que trop tard qu'il fallait photographier chaque feuille de papier, chaque indice, chaque excrément de crabe unijambiste, chaque poussière de chaque monde. Du coup je me suis rabattue sur la solution et j'ai abandonné l'appareil photo, pas si pratique que ça en fait. Et le système d'aide ? Il est tellement chouette que je l'ai jamais trouvé... Voilà la raison pour laquelle Myst m'a une fois de plus traumatisé : ça te viole le cerveau en moins de deux. Désolé à ceux qui me diront qu'il fallait se creuser les méninges plus que ça mais Myst est sensé être un JEU, quelque chose de ludique, pas un truc fatigant. Si je ne peux plus faire un pas à force regarder partout et de tout prendre en photo, je n'avancerai jamais ! La seule énigme que j'ai pris du plaisir à faire est celle que tout le monde déteste dans le monde des rêves, mais au moins celle-là n'était pas très dure et plutôt amusante.

Sérénia, une autre idée du paradis
Je me rend compte qu'en fait j'ai dis beaucoup de mal de Myst alors que ce n'était pas si terrible que ça. En fait je pense que c'est surtout un jeu réservé aux amateurs du genre, voilà peut être pourquoi je n'ai pas trop pu y entrer. Rien que pour l'ambiance extraordinaire et pour vivre une belle aventure, je vous le conseille. Mais gardez la solution pas loin, car il n'y a vraiment aucune honte à sécher sur un jeu tel que Myst et que ce n'est qu'un jeu. Justement.

Les +
_Des graphismes fabuleux
_Des musiques superbes
_L'ambiance
_Une aventure et plusieurs fins possibles
_Une intrigue sympathique
Les -
_Les personnages 3D pas toujours bien incrustés
_La maniabilité lors des énigmes finales
_Fait sentir à ceux qui se pensaient un minimum intelligent à quel point ils sont stupides
_Take it easy...
_Le serpent de Haven, je peux pas le voir en peinture, il me fait peur... bon d'accord c'est pas un argument valable