3 ème partie – Etoiles, étrange et pâte à modeler
Hoshizora Kiseki
Durée : 27 minutes
Thème : Amour
Kozue est une jeune fille passionnée d’astronomie. Alors qu’elle part en excursion à la recherche d’une météorite, elle rencontre un garçon en combinaison d’astronaute, un certain Ginga, qui possède un don mystérieux…
Techniquement parlant, Hoshizora Kiseki fait très professionnel, l’animation et les graphismes sont irréprochables, c’est pour cela que je l’inclue dans les courts métrages qui mériteraient à être connus, pour prouver qu’il est possible de faire quelque chose de qualité avec un budget réduit ou inexistant. Cependant je n’aime pas vraiment Hoshizora Kiseki. La musique, en plus d’être répétitive, n’a aucune âme, les personnages sont superficiels, inintéressants, et la seiyuu de Kozue a réussi à me la rendre encore plus insupportable. Le scénario est basique, sans surprise, et tout au long de l’ONA on cumule les clichés : Kozue entend une voix MYSTERIEUSE grâce à son bracelet formé d’un éclat de météorite MSYTERIEUX, quand elle se balade elle croise le regard d’un jeune homme MYSTERIEUX avec moult effet de vent dans les cheveux quand la voiture passe (Oh mon Dieu, serait-ce un coup de foudre ? On me l’a jamais faite celle là dis donc), et quand elle fait du camping à la belle étoile, le même mec MYSTERIEUX se pointe toujours la bouche en cœur avec sa combinaison de martien. Sans spoiler (mais est-ce encore spoiler à ce niveau là ?), la fin n’est pas terrible. Kozue, qui aime faire suer le monde, insiste pour que Ginga enlève son casque, on a le droit à une révélation encore plus clichée, ils se marièrent, eurent beaucoup d’enfants, bla, bla, bla.
Hoshizora no Kiseki c’est encore l’histoire d’amour hautement prévisible de deux êtres soi-disant séparés par un fossé qui essayent de surmonter cette difficulté. A la base, l’idée n’est pas mauvaise, mais son traitement laisse à désirer puisque l’héroïne se conduit en gamine écervelée et Ginga est une huitre (et pourtant vous connaissez mon goût prononcé pour les coolderes). Le scénario n’est de plus pas très consistant puisqu’on nous dit que Ginga n’a qu’à garder son casque de cosmonaute quelques années pour pouvoir communiquer avec le satellite Flowlight et permettre aux hommes de voyager plus loin dans l’espace. Admirable, non ? En plus ça tombe bien, Flowlight est dans le coin ce soir, Ginga va bientôt être libéré, il n’a qu’à faire « abracadabra » et puis c’est bon. Ah oui mais sous son casque il ne peut pas sentir la bonne odeur des forêts ou de la pluie me chuchote à l’oreille Kozue. Tu as raison c’est dramatique, Ginga ne peut pas attendre une heure de plus, il doit respirer l’air du soir tout de suite et maintenant, fais donc foirer le développement de l’humanité…
Hoshizora Kiseki n’est clairement pas un anime révolutionnaire mais il permet de passer le temps, voire d’aider certains à s’endormir le soir.
Catsoup
Durée : 32 minutes
Thème : Etrange
Dans une ville lointaine peuplée de chats vit une tranquille petite famille de félins. Un jour, la grande sœur, Nyako, tombe malade. Ses parents sont tellement tristes qu’ils ne font même plus attention à Nyatta, le petit dernier. Lorsque celui-ci voit la mort emmener sa sœur, il la poursuit mais ne parvient qu’à récupérer la moitié de son âme. Commence alors un étrange voyage pour récupérer la partie restante, transformée en fleur.
Catsoup est une perle en son genre : l’anime a beau être muet, on peut dire qu’il est paradoxalement très bavard tant ça fourmille de symboliques, d’onirisme, mais aussi de cruauté. Graphismes et musique servent à merveille ce pèlerinage au travers d’un univers cauchemardesque et bizarre. Moi qui suis friande de mindfuck, là je suis comblée !
Rien que le début de l’OAV commence de manière assez unique puisqu’on nous présente Nyatta, jouant avec sa petite voiture qu’il pose au fond de la baignoire, comme si la caméra était sous l’eau. Au son calme des profondeurs se mêle vite l’inquiétude puisque le tout petit chaton commence soudain à se noyer. Beaucoup y ont vu là une clé de compréhension qui ramène la suite de l’histoire à un rêve, comme dans Alice au pays des merveilles, mais la transition est tellement confuse qu’il est difficile d’être sûr de ce que l’on voit.
Rêve ou réalité ?
La suite est une véritable odyssée (à l’instar d’Ulysse, Nyatta sera sur un bateau, perdu au milieu de l’océan) : le chaton arrive à récupérer un bout de l’âme de Nyako, mais il lui manque le plus important, ses souvenirs, sans quoi elle restera une poupée silencieuse pour le reste de son existence. Le petit fait tout ce qu’il peut pour la rendre souriante comme autrefois et l’emmène dans un cirque plutôt glauque où sévit un mage intriguant qui découpe son assistante en plusieurs morceaux sanguinolents et la rassembler sans mal, quand il ne fait pas apparaître tout ce que lui suggère le public, passant d’une simple chaise à un éléphant d’or, avant de laisser sa place à une bête fabuleuse et mécanique qui crache des gerbes de couleurs. Enfin jusqu’à ce qu’un « petit » incident se produise…
Catsoup, malgré des personnages enfantins (c’est vrai, c’est mignon les petits chats), reste une œuvre assez glauque, avec pas mal d’hémoglobine, de scènes un peu gores où l’on découvre que Nyatta n’est pas si innocent que ça : il découpe un pauvre cochon en tranches de viande qu’il cuit au barbecue et lui en donne un bout (auto-cannibalisme 0_o ?), voit des cadavres flotter sur l’eau, bat à mort le même cochon, se fait raccommoder le bras chez une vieille femme qui collectionne les membres, se fait inviter chez un monsieur un peu louche qui s’adonne à la torture sur des oiseaux avant de les servir à manger, découpe les membres d’un drôle de monsieur un peu sadomasochiste qu’il cuit à la marmite. On est très loin du conte pour enfants. La symbolique est reprise quand Dieu (oui, il est là lui aussi) déguste un bon repas et verse de la sauce rouge un peu partout, ce qui lui donne un air de boucher…
Amateurs d’étrange en tout genre, de poésie et de gore, Catsoup devrait vous plaire =).
Kikumana
Durée : 6 minutes
Thème : Etrange
???
Kikumana est une animation qui joue beaucoup sur l’ambiance. Dans un monde en noir et blanc où règne le silence le plus total, avec parfois quelques notes de musique mélancolique ou méchanique, l’unique personnage, une jeune fille à l’apparence fantomatique, semble se chercher et se perdre. Entourée de livres dont la couverture suggère un code-barres, de photos usées sur lesquelles on ne peut rien distinguer, elle erre, prisonnière, dans une chambre sombre où il neige, sur un échiquier géant où rodent des ombres.
Il n’y a pas d’histoire définitive à proprement parlé, c’est au spectateur de recoller les fragments dans un sens pour donner forme au récit. Beaucoup y ont vu une allégorie de la maladie mentale, une théorie judicieuse, mais qui laisse encore une grande marge d’exploration. Ce qui est bien avec Kikumana c’est qu’à chaque visionnage on découvre autre chose, on interprète de nouveaux éléments, pour peut être mettre le doigt sur des scènes aussi fortes que muettes. Les amateurs d’histoire métaphysique et d’ambiance devraient être ravis par cette création =).
Knyacki!
Durée : 5 minutes
Thème : Enfants
Deux chenilles trouvent des nouilles dans une cuisine et en profitent pour jouer avec lorsque soudain surgit, sur fond de musique de western, un insecte pas très commode.
Bon, je sais, il y a sûrement beaucoup de chefs d’œuvre qui n’attendent qu’à être découverts mais retomber en enfance un moment c’est bien aussi =3. Knyacki c’est donc 5 minutes d’animation rigolotes avec des chenilles en pâte à modeler qui font des bêtises : ça ne vole pas bien haut (ce n’est pas le but) mais c’est attendrissant et ça fait passer le temps.
The Tales of Rien Village #1
Durée : 3 minutes
Thème : Enfants
Le roi poisson et sa tête au sourire anxiogène pêche dans le lac près de Rien Village (distribuons des mots français à tout hasard, ça fera classe). Pendant ce temps, Fortune Malon, le marron philosophe, reçoit un client particulièrement difficile qui demande conseils…
Rebelote. Dans la série « Je retombe en enfance et j’aime ça », The Tales of Rien Village est dans la même veine que Knacki : des personnages de pâte à modeler font les fous pour t’arracher un sourire d’attendrissement. Ici le décor aussi est en céramique. L’histoire est par contre très nébuleuse. Un roi poisson qui pêche…du poisson (serait-il cannibale 0_o ?) et un marron qui dit n’importe quoi se révèlent nos principaux référents. Mais c’est mignon tout plein alors bon :3.
La nouvelle n'arrête pas de circuler depuis hier mais j'imagine que relayer l'information une fois de plus n'est pas un luxe : Satoshi Kon, réalisateur de Perfect Blue et Paprika (entre autres) a été fauché dans sa quarante-sixième année par un cancer. L'avenir de Yume-Miru Kikai, le projet sur lequel il travaillait, n'a pas été mentionné...
Je ne ferai pas d'article opportuniste sur le sujet, il y en a bien assez comme ça en ce moment ^^'
Les réponses du blindtest tomberont le 30 août. Parce que, j'ai décidé. Encore un tout petit peu de patience ! Je rapelle par ailleurs qu'il est encore temps de participer ^^.