Je n’ai jamais été très mangas et bien que j’en commence un certain nombre, il m’est souvent difficile de les finir. Je lis encore moins de shoûjos, n’étant pas très, très, « histoire d’amûr » par nature (à une exception près). Ma référence en terme de shoûjo c’est Life, un manga sur l’ijime (le bizutage en milieu scolaire), et je peux vous dire que l’héroïne passe plus de temps à ramper dans les chiottes trempée et couverte de papier toilette qu’à roucouler sous un arbre avec un garçon. Alors pourquoi avoir commencer (et fini) ce manga là ? Par pur esprit de contradiction puisque je serais totalement passé à côté si un jour ma colocataire ne m’avait pas brandit la pub sous les yeux (pub se trouvant dans un de mes magazines mangas/animes) en me disant combien ça avait l’air pourri, et si je n’avais pas eu tellement de travail à faire ces derniers temps (notez mon esprit dérangé « Oh j’ai du travail en retard, et si je commençais un nouveau manga ? »). La pub en question, la voici (scannée par mes soins) :
Bon avouez que ça ne commence pas pour le mieux. Je veux dire, mais regardez moi ça ! On se croirait dans un magazine féminin. J’ai acheté un truc sur le Japon moi, pas Elle ! Rien qu’à voir ça, ça me rappelle ces fameux tests tout pourris que je lis lorsque je suis désespérée et dans la salle d’attente du dentiste depuis deux heures :
« S’il venait à vous avouer une infidélité, vous :
A : L’étrangleriez, lui ferait cracher ses intestins puis ravaler juste pour le fun
B : Lui pardonneriez coûte que coûte quitte à lui re-pardonnez et lui re-pardonnez même quand il ne prend plus la peine de cacher ses nouvelles conquêtes et n’hésite pas à passer à l’acte devant vous
C : Lui pardonneriez à la condition suprême qu’il vous lèche les pieds, puis qu’il vous paye une soirée dans un resto bien chicos (hey vous êtes pas Soeur Emmanuelle non plus)
D : La réponse D
E : Un quoi ? Un mec ? Connais pas. Je suis toujours vierge à 56 ans.
F : Ahah, c’est forcément une blague, n’est-ce pas ? N’est-ce pas Henri ? Henri ? »
Sur ce, retournons aux choses sérieuses. C’est quoi l’histoire ?
Maekawa Ai est une collégienne pas très à l’aise dans sa peau et pas très jolie (un thon pour parler cru) qui rêve secrètement de sortir avec un garçon qui, elle le croit, aime les filles réservées. Sauf qu’après avoir entendu une des pouffes de la classe se vanter haut et fort d’avoir perdu sa virginité et avoir compris qu’il s’agissait de son grand amour, cette dernière lui met la honte de sa vie en exhibant à la vue de tous son immonde culotte à motifs (on dirait même plus une couche culotte à vrai dire). C’en est trop pour Maekawa Ai qui décide de changer. Après des efforts acharnés pour maigrir et des quantités d’argent phénoménales dépensées en produits contre l’acné, cosmétiques et fringues à la mode (mais où va-t-elle chercher tout ce fric ?), elle entre dans un lycée où personne ne la connaît, bien décidée à changer son image de « jimi » (ringarde). Elle fait aussi la connaissance de la délurée Mina (une gal) à la peau bronzé et aux cheveux décolorés, du calme Yuuichirou et surtout de son meilleur ami Sou, le beau gosse du bahut. Et elle est bien décidé à en faire son futur petit ami.
Dit comme ça, ça n’a pas l’air des plus réjouissants non plus, je sais. Le problème c’est que la frontière entre superficialité et beauté intérieure est dans ce manga souvent très, mais alors très floue.
Sou en plein milieu d'une partie de chasse...enfin je crois
Pris au premier degré, le manga semble nous crier qu’il faut être beau pour être heureux. Ai durant son époque collégienne est complètement mise à l’écart, ignorée, et les garçons ne lui parlent que pour avoir les exercices de maths. Et grâce à un régime miracle, maintenant ils sont tous à ses pieds et passent leurs temps à dire qu’elle est hot. Quelle amélioration ! C’est aussi le problème soulevé par le stalker du premier volume (un personnage bougrement caricatural qui harcèle Ai à coup de lettres d’amour qui font peur). Comme il le dit clairement, les beaux gosses du coin se foutent totalement de savoir qui elle est du moment qu’elle est belle, et lui déclare qu’étant comme elle, lui seul peut la comprendre. Mais c’est en vain que cette prise de conscience semble atteindre l’héroïne. Elle passe -comme toutes les jeunes filles ?- son temps à parler des garçons, de cette virginité qu’elle voudrait bien perdre (et romantiquement s’il vous plaît), des dernières chaussures qu’elle s’est acheté.
Mais malgré ça, et contrairement à ce qu’on pourrait penser, le manga reste agréable à lire, par ce qu’assez amusant. Pas au point de déclancher des éclats de rire, mais il reste sympa, fait sourire, notamment au travers de Sou qui sembla particulièrement dérangé et de Mina, probablement encore plus farfelue que lui.
Mina, fidèle à elle-même, agressant sexuellement son amoureux
De ce fait on s’ennuie assez peu en fait, ce qui est non négligeable puisqu’il me semble que la plupart des shoûjos se contentent d’êtres des histoires d’amour. Le plus ironique c’est que le personnage le moins attachant se révèle…être l’héroïne en personne. Si au début on peut facilement s’identifier à elle (allez, on a tous été le vilain petit canard à un moment ou à un autre), elle semble perdre en intérêt petit à petit, sans toutefois devenir totalement ennuyante. Elle devient un peu trop…transparente à mon goût je dirais. Un peu comme si c’était l’héroïne d’un visual novel, on sent qu’elle est directement le miroir, le corps du lecteur (lectrice plutôt).
En ce qui concerne l’histoire, il faut savoir que le manga, qui fait 6 tomes, a été interrompu assez brutalement pour des raisons éditoriales, ce qui fait que la fin est un peu frustrante dans le sens où ce n’est pas une fin. On sent bien que l’auteur n’avait pas prévu de terminer les aventures d’Ai à ce point là du récit. L’effet secondaire positif c’est quand même que du coup on n’a pas le temps de bailler. Alors que se passe-t-il en 6 tomes ? D’abord Ai tente de se rapprocher de Sou (au début je croyais que c’était juste par ce que c’était le mec le plus populaire du lycée mais en fait elle semble vraiment l’aimer) mais ça ne dure pas bien longtemps puisque dès le tome 2 ils sortent ensemble. Et c’est là que le combat peut commencer. Par ce que ce que Ai ne savait pas sur son « prince charmant » c’est que comme il est « à tomber par terre », il attire les filles comme les mouches et a donc un peu de mal à refuser les infidélités à droite et à gauche. Oh et pas qu’une, il sort avec au moins…voyons voir, une, deux, trois –est-ce qu’on compte les exs un peu trop dangereusement présentes ?- euh…quatre, cinq, six. Bon en pratique il sort avec trois filles en même temps et il couche avec au moins quatre (pas nécessairement les mêmes). Un Don Juan donc. Le manga se structure donc ainsi : Ai rencontre une rivale beaucoup plus belle et beaucoup plus imbue d’elle-même qu’elle, FIGHT, Ai perd presque tous ses points de vie, la rivale lance un sort de protection, Ai lance « Rugissement », c’est inefficace, la rivale lance « Moment de satisfaction et d’égoïsme pur », Ai se ressaisit et lance attaque spéciale, l’attaque est foudroyante, la rivale perd tous ses points de vie, la rivale est K.O, Sacha lance Pokéball. Et ensuite ? Ai rencontre une autre rivale encore plus belle et encore plus imbue d’elle-même qu’elle, Fight, et on recommence ! Et à chaque fois la rivale est de plus en plus belle, de plus en plus cynique, de plus en plus imbuvable, et de plus en plus tropfortej’yarrivepas. Et à la fin y a le boss final et c’est head shot du premier coup, Ai est d’emblée KO. Du coup elle part faire du level-up…et euh…
En ce qui concerne les personnages eux-mêmes, en fait, je ne les trouve pas assez développés. Ai, notre héroïne, est un peu trop ordinaire et sa personnalité n’est guère intéressante, Mina garde son rôle de clown qu’elle remplit sans problème sans qu’on sache rien d’elle, Yuuichirou reste le grand « personnage le plus sous-développé alors qu’il est probablement un des plus intéressants du show » et Sou, ah Sou, a le droit à sa petite histoire. Malheureusement je l’ai trouvé acceptable mais un peu simplette. C’est une mauvaise habitude de ma part mais j’aime beaucoup la psychologie, alors forcément j’en veux plus et l’auteur ne dit pas tant de choses que ça sur lui. Ce qui fait que la plupart des personnages restent un mystère. Même les relations entre eux manquent parfois de développement. Par exemple, Yuuichirou, que je viens de mentionner, tombe amoureux d’Ai dès le début de l’histoire ou presque. Mais il a beau prétendre qu’il la volera à son meilleur ami, il ne fait jamais rien. Il reste complètement passif. Et quand Ai vient le voir pour un conseil, il les remet carrément ensemble. C’est dommage quand même que le « triangle amoureux » ne soit pas un peu plus présent. Surtout que le pauvre Yuuichirou se fait vraiment abusé, il est toujours là pour aider sa promise, pour la consoler, il est gentil, attentionné, et elle, elle ne le voit que comme un bon ami et reste obsédée par le Don Juan un peu salaud sur les bords. Mais paradoxalement ça rend le manga « original ». Une autre marque d’ambiguïté. Les moches n’ont aucune chance ? Ah bah les garçons romantiques aussi ! Par contre les pouffes artificielles, les lycéennes tendance et les coureurs de jupons eux ils ont droit d’être heureux.
100% Doubt !! est donc un manga un peu décalé, à la fois trop superficiel et pas assez. D’un côté l’humour omniprésent et l’aspect léger fait passer un bon moment, de l’autre le côté « histoire d’amour » peut fortement déplaire à ceux qui ne sont pas familiers du genre (genre moi). Des personnages rigolos mais qu’on a du mal à cerner et des combats de filles parfois un peu redondants font de 100% Doubt un drôle de shoûjo. A lire au chaud dans son lit un dimanche où on n’a pas envie de bosser ou un après-midi pluvieux où l’on s’ennuie.
A noter que vers la fin, il n’est plus question QUE de virginité. A croire que l’auteur fait un blocage dessus 0__o. Et que…bon d’accord, je vais mettre une balise spoil.
[spoiler] A la fin Ai et Sou, qui sont ensemble depuis au moins une bonne année n’en sont qu’au stade du baiser (et encore ça a dû arriver deux fois) ! Mais putain, c’est pas bientôt fini le coup du « je vis une relation platonique et romantique dépourvu de sexe au milieu des Bisounours et des fées » ! C’est ça qui m’a le plus énervé à la fin par ce qu’au fur et à mesure qu’on entend parler de perte de virginité, ben on pense que le manga va finir sur Ai et Sou couchant enfin ensemble, surtout que vu le bonhomme c’est assez étonnant qu’il reste chaste aussi longtemps, eh ben NON ! Pfff =/.[/spoiler]
Bon d’accord je pinaille mais je suis légèrement agacée par la fin. Qui n’en est pas une, soit dit en passant. Et j’aurais un peu plus adoré ce manga s’il s’était arrête un chapitre avant \o/ !
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AVANT/APRES
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Hors sujet total mais j’ai démarré mes concours blancs samedi et je pars en vacances dans un endroit sans Internet dès le samedi prochain et pour une durée d’une semaine. Du coup je vais faire le forcing pour vous faire de bô articles en avance (maintenant que je dispose de cette fonction héhé) mais ça risque d’être un peu plus léger que prévu. Et je pourrais pas répondre aux commentaires. Oui je sais, ça va énormémeeeent vous manquer. Moi aussi, moi aussi.